Non à la privatisation de la RATP

Dans le cadre d’une décision unilatérale, le conseil d’administration d’Île de France mobilité, présidé par Valérie Pécresse, le 11 octobre 2021, a acté une réduction de l’offre de transport.

Cette décision a engendré une baisse de fréquence de passage sur 165 lignes de bus RATP, 13 lignes de métro, 3 lignes RER,3 lignes de transilien et 6 lignes de tramway en 2021 et qui s’est prolongé, quasi à l’identique, en 2022.

Ce choix de baisser l’offre de transport, auquel s’ajoute les incidents d’exploitation et les travaux, lèsent particulièrement, dans cette crise sanitaire, les usagers dont les métiers ne sont pas ou peu télé-travaillable en allongeant de façon conséquente les temps d’attente et donc les trajets.

De plus cette décision remet en cause le respect des gestes barrières dans les transports, au moment de la levée du télétravail, et est à contre courant du défi écologique de notre siècle qui appelle plus au développement de transport public de qualité et de proximité afin de réduire l’utilisation de la voiture.

Cette réduction de l’offre de transport, qui est lié aux choix politique de la présidente d’Île de France Mobilité mais aussi aux difficulté financière de cette structure, s’accompagne désormais du choix d’ouverture à la concurrence des transport franciliens comme voté lors du conseil d’administration d’Île de France Mobilités le 10 février dernier.

J’étais présente le 10 et le 16 février devant le siège de la Région pour dénoncer cette décision, auprès des syndicats, des agent-e-s et d’un nombre croissant d’usager-e-s.

En plus de faire peser un risque sur l’augmentation des tarifs usager, cette privatisation marque un recul conséquent de la puissance publique et probablement l’abandon des travaux nécessaires pour améliorer les transports. Je pense notamment à la ligne B entre Gare du Nord et Roissy. Il n’y a pas si longtemps, les maires des communes de toutes sensibilités présent-e-s sur cette ligne avaient manifesté leur colère pour qu’enfin les voies et les voitures soient rénovées. Nous ne pouvons qu’imaginer les réponses qui leur seront faites demain

En bref, ces décisions se font au détriment des usager-e-s, des conditions de transport et de travail des agent-e-s.

Face à cette situation, nous avons initié un vœu, qui a été voté au conseil départemental le 17 février, pour exiger de Valérie Pécresse, un retour immédiat de l’offre de transport à 100 % pour toutes les lignes de transport d’Île de France, en exigeant de l’État les compensation financière nécessaires pour rétablir l’équilibre budgétaire d’Île de France Mobilités.

Avec ce vœu nous marquons clairement notre opposition à l’ouverture à la concurrence des transports publics en Île de France et atteste de notre soutien aux mobilisations des agent-e-s pour améliorer leurs conditions de travail et de rémunération.

Vous trouverez le vœu ci dessous:

Enfin des femmes dans l’espace public !

L’Égalité entre les femmes et les hommes est un engagement fort et de longue date du Département, initié sous la présidence communiste. Cet enjeu est présent dans l’ensemble des politiques publiques départementales. En effet, la préoccupation de l’égalité entre les femmes et les hommes doit être constante, car les inégalités sont présentes partout et font parfois tellement partie du quotidien qu’elles ne sont plus remarquées. Par conséquent, renforcer l’égalité entre les femmes et les hommes nécessite une action transversale, en matière d’éducation, de culture, d’insertion, de politique sanitaire et sociale et également dans nos politiques mémorielles et d’organisation de l’espace public. Et pour cause, l’espace public, son utilisation, sa construction et sa nomenclature manquent de mixité et la parité souhaitable est loin d’être atteinte dans ce domaine. L’espace public est principalement occupé par des hommes, comme le décrit le Collectif Genre et ville : « Dans l’espace public les hommes occupent, les femmes s’occupent ». De plus, l’espace public rend principalement hommage aux hommes, en France, seules 6% des rues portent des noms de femmes. L’invisibilité des femmes se retrouve donc à la fois sur nos rues et dans nos rues. Rendre visible les femmes dans l’espace public. Fort de ce constat, les élu.e.s départementales.aux ont pris la décision de baptiser tout nouvel équipement d’un nom de femme ainsi que les équipements qui n’avaient jusqu’alors qu’un nom d’usage, (nom en général masculin) de la rue ou du quartier le plus souvent.

Dans ce sens, comme élue départementale, j’ai agi et voté, en séance du conseil département du 17 février, pour que plus de 100 nouveaux bâtiments de Seine-Saint-Denis soient rebaptisés avec des noms de femmes. Il est nécessaire de saisir et de rechercher toutes les occasions qui permettront de donner de la visibilité aux femmes.

Cette action va permettre de rendre hommage à des femmes plus ou moins célèbres, encore trop peu reconnues dans notre Histoire. Car le rattrapage nécessaire au sujet de l’égalité entre les femmes et les hommes doit également se faire en matière de reconnaissance et de mise en lumière de certaines femmes dont le parcours exceptionnel mérite d’être rendu célèbre : des résistantes, des scientifiques aux grandes découvertes, des femmes qui ont fait avancer la cause des femmes, des militantes des droits humains, des grandes sportives, des artistes… telles que Benoîte Groult, Olympe de Gouge, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Françoise d’Eaubonne, Clara Zetkin, Alice Milliat, Agnès Varda, Irène Joliot-Curie, France Gall, Anémone ou encore Colette…

Nous voulons avec cette action contribuer à leur connaissance et à leur reconnaissance par toutes et tous. Ces noms de femmes illustres seront également à l’image de notre territoire et mettront à l’honneur sa diversité. Les parcours et origines multiples de ces femmes doivent permettre à l’ensemble des mémoires de se trouver représentées. Ainsi, nous proposerons de rendre hommage à des femmes telles que Suzanne Roussi Césaire, Djamila Bouhired, Mariama Bâ, Laure Moghaïzel, Wangari Muta Maathai, Frida Kalho, Oum Kalthoum, Sanite Bélair, Chien Shuing Wu, Maryam Mirzakhani, Phoolan Devi, Carmen Amaya ou encore Marielle Franco.

Pour notre canton, cette action va concernée 11 bâtiments

  • 5 bâtiments à Épinay-sur-Seine :
    • La crèche et PMI Orgemont
    • Le centre PMI Caillebotte
    • La PMI Les Presles
    • Le centre PMI Rue de Paris
    • La mission archéologie
  • 3 bâtiments à L’Île Saint Denis :
    • La crèche Quai du Moulin
    • La maison du Parc
    • Le centre de PMI commune de Paris
  • 3 bâtiments à Saint-Ouen :
    • La crèche Moutier
    • La crèche La Motte
    • La crèche Marcel Bourdarias

Saint-Ouen: Le défi du logement social

La question du logement préoccupe une grande part des Audoniennes et des Audoniens. Sur ce sujet les associations de locataire jouent un rôle essentiel sur la ville pour améliorer les conditions de vie des locataires et défendre leurs droits. Dans ce sens, leur expertise est essentielle pour définir les politiques publiques les plus à même de répondre aux besoin.

Au mois de décembre et janvier, les mécontentements se sont exprimé fortement, et ils continuent de s’exprimer, chez les locataires de la SEMISO. Les coupures de chauffage, d’eau chaude tout comme les pannes d’ascenseurs sont des problèmes que les locataires rencontrent de façon récurrente sur le parc social mais également. Les témoignages en plein hiver sur l’absence de chauffage pendant parfois plus d’un mois fleurissent de toute part dans la ville. Il en est de même concernant les pannes d’ascenseurs à répétition depuis 2 ans.

Les contrats d’entretien des ascenseurs, des chaudières mais également d’entretien des parties communes ne sont pas respectés par les entreprises que ce soit chez la SEMISO, Plaine Commune Habitat ou encore Seine-Saint-Denis Habitat laissant les locataires face à des charges fixes qui augmentent malgré un service non rendu et/ou une qualité de service peu ambitieuse.

Nous le savons et en avons l’expérience. Les contrats d’entretien des ascenseurs tout comme des chaudières par les société en place sont défaillants que ce soit à la SEMISO tout comme chez les autres bailleurs sociaux, lésant en premier lieux les locataires.

Nous avons besoin d’un travail collectif des bailleurs sur cette question pour promouvoir un véritable changement. Ce travail doit s’appuyer sur une forte capacité d’investissement dans l’entretien du patrimoine sociale afin de permettre à chacune et chacun de se loger dignement. Sur ce sujet, si je me félicite d’un gel d’augmentation des loyers, je m’interroge sur les capacités financières de la SEMISO pour permettre les travaux nécessaires dans les logements tout au long de l’année ?

Si les loyers n’augmentent pas aujourd’hui, comment garantir dans le même un gel de l’augmentation de l’énergie qui risque d’être répercuté sur les charges les années suivantes comme vient de le faire Plaine Commune Habitat à ses locataires?

L’ensemble de ces questions sont en lien avec le devenir de la SEMISO. Suite à l »appel en justice initié par la ville, le conseil d’État, le 7 janvier dernier, a confirmé l’annulation de la délibération de l’OPHLM concernant la vente des logements de l’OPHLM à la SEMISO. A cette décision de justice, s’ajoute celle a venir à l’initiative de l’État pour remettre en cause l’acte de vente entre l’OPHLM de Saint-Ouen et la SEMISO.

Cette complexité juridique laisse planer de nombreuses incertitudes sur le devenir des logements de l’OPHLM Saint-Ouen, tout comme sur la gestion des logements sociaux de la ville dans leur totalité.

Cette question juridique sur le devenir du patrimoine du logement social a Saint-Ouen doit être remis sur la table avec l’ensemble des actrices et acteurs afin de re faire naitre en place une véritable concertation qui a été si défaillante sous l’ancienne majorité dirigé par William Delannoy comme le montre la récente décision du conseil d’État.

Cette concertation est indispensable également sur les questions d’aménagement pour continuer de faire une ville pour toutes et tous aux portes de Paris.

Après 6 ans de droite, de bétonisation, de spéculation immobilière…notre ville est passée de plus de 40 % de logements sociaux à 33 % alors que, dans le temps, les besoins et les demandes de logements sociaux n’ont aucunement diminué.

Le logement social n’est pas une marchandise. C’est un droit. Un droit fondamental qui a été bafoué durant ces dernières années. Ne tombons pas dans les idées reçues qui font croire que le logement social est synonyme de pauvreté ! C’est faux !

Pour rappel, 70 % de la population en île de France est éligible aux logements sociaux. Or, aujourd’hui plutôt que d’aller dans le sens de la réponse des besoins, la droite Macronienne et la droite locale ont fait le choix de réduire ce nombre de logement sur notre territoire jusqu’à pointé du doigt les villes détenant plus de 40 % de logements sociaux, ou, pour le dire autrement, les villes qui ne détiennent « que » 60 % de logements privé.

Cette question du nombre de logements sociaux est d’autant plus forte sur notre ville que Saint-Ouen est la ville qui a connu la plus forte augmentation du prix du foncier jusqu’à en faire la ville qui le prix du m2 le plus cher de plaine commune avec 6500 euros le m2 en moyenne. Ce chiffre peut atteindre les 10 000 euros du m2 sur certains biens et la tendance n’est pas à la chute des prix de l’immobilier sur notre ville.

Je me félicite de la mise en place des bails réellement solidaires qui permettent de découpler le foncier du bâti permettant ainsi à la collectivité de rester propriétaire du foncier et de vendre le bâti afin de permettre une accession sociale à la propriété. Ce dispositif mis en place par Ian Brossat, adjoint au logement de Paris, a déjà montré son efficacité.

Cependant j’ai peur que ce seul dispositif ne puisse à lui seul aider à maintenir le prix du foncier pour que Saint-Ouen reste une ville où chaque catégorie professionnelle peut vivre. Nous devons dans le même temps redonner toute sa place aux logements sociaux sur notre territoire.

Les 25 % annoncés dans le village des jeux olympiques, tout comme les démolitions de logements sociaux annoncés dans le cadre de l’ANRU ne vont pas dans ce sens.

Si certes 510 logements sociaux vont être reconstruits sur la ville ceci ne saurait compenser les 231 logements sociaux démolis au Vieux Saint-Ouen, les 246 logements sociaux démolis à Cordon et 200 logements sociaux démolis aux Bouts en trains. Outre le nombre peu élevé de logement sociaux qui seront reconstruits, je serai vigilante quand à leur nature.

Nous ne doutons pas que les politiques nationales en place vont dans le sens contraire mais c’est un élément indispensable pour faire reculer la gentrification qui pousse une partie des habitants de notre ville à partir et faire vivre la diversité qui fait la richesse de Saint-Ouen.

Saint-Ouen doit rester à taille humaine, où il fait bon vivre.