Les femmes, premières victimes de la pauvreté et des violences : il y a urgence à agir !

La situation des femmes en France est au cœur de l’actualité, mettant en lumière la féminisation de la pauvreté et les violences auxquelles elles sont confrontées.

Les résultats du rapport « État de la pauvreté 2023 » du Secours Catholique, publié le 14 novembre, révèlent une tendance alarmante. En 1989, les femmes représentaient 51% des personnes aidées par l’organisme, un chiffre qui a grimpé à 57,5% en 2022. Si la situation n’est pas nouvelle, la pauvreté s’incarne de plus en plus au féminin. Cette montée de la féminisation de la pauvreté s’explique notamment par les ruptures conjugales et les traumatismes.

Les femmes, en particulier seule avec enfants, ont plus de chance d’être confrontées à la pauvreté. Ces femmes luttent avec des revenus médians de 583€ par mois. Malgré des efforts constants pour trouver des solutions, leurs revenus, qu’ils proviennent de l’emploi ou du chômage, ne suffisent souvent pas à subvenir aux besoins de leurs enfants. Les demandes d’aide alimentaire, d’habillement et d’accompagnement éducatif sont devenues monnaie courante.

Bien que le rapport souligne une certaine protection des femmes par certaines politiques publiques, notamment en matière de logement, la réalité persistante de la pauvreté féminine est inquiétante. Les femmes actives ont des revenus médians de 712 euros, mais leurs emplois précaires et à temps partiel ne leur permettent pas d’échapper à la pauvreté. Les femmes plus âgées, isolées, font également face à des défis liés à l’isolement et aux problèmes de santé.

« En 2023, on meurt encore d’être une femme »

Parallèlement à cette crise sociale, les violences faites aux femmes restent un problème aigu en France. En 2023, 91 féminicides par conjoint ou ex ont déjà été enregistrés, contre 118 l’année précédente ( au total 121). Les 19e Rencontres « Femmes du Monde » de l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes ont mis naturellement l’accent sur ce sujet des féminicides.

En 21 ans d’existence, l’Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes a eu le temps de se doter d’un certain nombre de dispositifs pour faire reculer ce fléau : le téléphone « grave danger », distribué à des femmes déjà victimes de violences pour empêcher la récidive, l’ordonnance de protection, mesure décidée par un juge des affaires familiales pour éloigner le conjoint violent. Des mesures qui, testées en Seine-Saint-Denis, ont été reprises à l’échelon national.

En complément de ces dispositifs, l’Observatoire a lancé une étude sur 27 cas de féminicides entre 2016 et 2023 qui montre l’importance de repérer les signes de violences le plus tôt possible pour éviter ces drames. Ainsi, l’Observatoire de lutte contre les violences faites aux femmes plaide pour une approche systématique du questionnement, formant des professionnels tels que les assistantes sociales et les médecins pour identifier les comportements violents.

300% d’activité supplémentaire

Sur le plan judiciaire, des avancées existent également avec la création d’une 31e chambre dédiée aux violences intra-familiales à Bobigny.

« La vague MeToo et la libération de la parole qu’elle a amenée ont eu des conséquences pour les juridictions : cela représente 300 % d’activité pénale en plus pour le Parquet », a ainsi indiqué Jean-Baptiste Acchiardi, premier vice-président du tribunal judiciaire de Bobigny. Et sa collègue Emmanuelle Quindry de présenter la nouvelle 31e chambre qui sera spécialement dédiée aux violences intra-familiales : « Cette chambre, pourvue de 7 juristes assistant·e·s, traitera les dossiers les plus graves et qui accusent le plus de retard. Il s’agit d’améliorer la réponse judiciaire sur le plan quantitatif, mais aussi qualitatif », a assuré celle qui était auparavant pendant 4 ans juge des enfants à ce même tribunal de Bobigny.

Les femmes, premières victimes des conflits

Au-delà des frontières, les violences faites aux femmes prennent des dimensions encore plus sombres dans les zones de conflit. Si nous disons souvent que les pertes civiles représentent 90% des pertes en temps de guerre, nous oublions de dire que ces pertes civils sont très largement féminines. Dans les zones de guerre, les femmes subissent des violences systématiques telles que le viol qui peuvent devenir des tactiques de guerre.

Dans cette période où les conflits naissent partout sur la planète, nous nous inquiétons du sort de ces femmes en zones de guerre.

La misère et les violences faites aux femmes exigent une attention urgente à l’échelle nationale et internationale. Alors que des progrès sont réalisés dans la lutte contre les violences domestiques, il est impératif de continuer à sensibiliser et à agir pour créer un monde où les femmes ne sont plus victimes de la pauvreté et de la brutalité.

Mobilisons-nous contre la clause « Anti-Ghetto » de la région !

Lors de cette séance, nous étions invités à donner notre avis sur la proposition SDRIF-E établi par la région. Ce document à vocation à être un document essentiel pour l’avenir de notre région. Il a des implications concrètes dans la vie des 12 millions des habitantes et des habitants de l’Île-de-France parce qu’il définit des objectifs de construction de logements, des nouvelles lignes de transport ou encore protège des espaces naturels.

Cette intervention a été l’occasion de dénoncer la clause dite « Anti-ghetto », proposer par la présidente de région, qui exige que nous ne construisions pas plus de 30 % de logements sociaux. Cette disposition aura pour conséquence concrète une véritable baisse de construction de logements alors que les nombres de demandes ne cessent d’exploser.

Une enquête publique sera ouverte en février sur ce plan d’aménagement. Il faut nous en saisir !

Vous trouverez ci-dessous l’intervention prononcée :

Vous trouverez avec ce lien les éléments sur le SDRIF-E :

Le Pass Sport 5ème

Depuis le 1er juin 2023, il est possible de faire sa demande de Pass Sport 5ème, l’aide de 100 € destinée aux élèves entrant en 5ème dans un collège public de la Seine-Saint-Denis pour pratiquer une activité sportive.

Le Pass Sport 5ème, qu’est-ce que c’est ?

Une aide départementale de 100 euros, sous forme de e-pass, pour les élèves de 5ème de Seine-Saint-Denis pour pratiquer une activité physique et sportive dans les clubs et associations du Département partenaires du dispositif.

Pour qui ?

Le Pass Sport 5ème est destiné aux élèves entrant en 5e dans un collège public de la Seine-Saint-Denis et habitant dans le département.

Comment l’obtenir ?

Pour faire la demande, c’est simple :
Téléchargez l’application en tapant « E-Pass Seine-Saint-Denis » dans le moteur de recherche sur App store ou Google Play.

Vous pouvez également vous connecter sur la plateforme du Pass Sport 5ème

Il vous suffira ensuite de créer un compte parent (ou tuteur légal de l’enfant) puis faire la demande pour l’enfant concerné.

Consulter le tutoriel :

*Sont considérés comme justificatif de domicile : facture d’eau, d’électricité, de gaz ou de téléphone (y compris de téléphone mobile), quittance d’assurance (incendie, risques locatifs ou responsabilité civile) pour le logement, titre de propriété ou quittance de loyer (datés de moins d’un an).

Quand ?

Dès maintenant et jusqu’au 15 novembre 2023.

Après vérification, le Pass Sport 5ème sera disponible sous forme de e-pass à télécharger.

Où ?

Cette aide départementale est valable une seule fois pendant la scolarité de l’élève, pour une ou plusieurs inscriptions chez les partenaires du dispositif : clubs affiliés aux fédérations sportives reconnues par l’État et/ou dans les associations agréées Jeunesse et Sport.

Jusqu’à quand ?

Pour l’année scolaire 2023-2024, le Pass Sport 5ème est valable du 1er juin au 10 décembre 2023.

Vous avez une question ?

Votre club ou association sportive ne fait pas encore partie de la liste des partenaires ?
Faites-le nous savoir en écrivant à ps5@seinesaintdenis.fr en nous donnant le nom de la structure et ses coordonnées.

Consultez la FAQ ou contactez l’assistance au 01 76 49 29 00 (prix d’un appel local).

Vous êtes un club affilié à une fédération sportive reconnue par l’État ou une association agréée Jeunesse et Sport ? Intégrez le dispositif Pass Sport 5ème !
Pour connaître les modalités d’inscriptions, écrivez à ps5@seinesaintdenis.fr

Multitude : la billetterie gratuite n’attend plus que vous !

La Biennale interculturelle Multitude, c’est déjà ce week-end ! À l’occasion des Grandes Parades du Tout-Monde, cinq cortèges festifs déambuleront dans les rues en Seine-Saint-Denis ce samedi 1er juillet. Musique, gastronomie, défilé de mode, grande parade… plus de 200 musicien·ne·s, des chorégraphes et des marionnettes géantes seront au rendez-vous.

La première Biennale interculturelle de Seine-Saint-Denis, du 30 juin au 2 juillet, est 100% gratuite.

Cependant, certains de nos événements nécessitent que vous vous inscriviez.

La « billetterie  gratuite » est désormais ouverte :

Tous les autres événements de la biennale sont en accès libre. Découvrez le programme complet ici :

De la sape, de la hype et de la vibe ! Multitude, la biennale interculturelle initiée pour la première fois par le Département s’ouvrira, le vendredi 30 juin. Avec cette biennale, le Département entend placer résolument l’art et la création comme levier d’émancipation. Accueillie dans une vingtaine de villes, cette première édition a été conçue avec de nombreux partenaires associatifs, culturels et sportifs et des habitant·e·s lors d’ateliers préparatoires.

Fanfare Maloya de la Réunion, Afro-beat, reggae, mento et calypso et bien plus encore… Villes des Musiques du Monde orchestrera la musique grâce à une centaine d’artistes de divers horizons et aux styles musicaux variés. Avec une soixantaine de danseurs et danseuses, les chorégraphies seront dirigées par l’artiste Sandra Sainte-Rose.
Et pour une touche d’humour et de créativité, les marionnettes géantes du collectif artistique Les Grandes Personnes animeront les parades et mettront à l’honneur la richesse culturelle de la Seine-Saint-Denis.

Pour être accessible à toutes et tous, elle est par ailleurs entièrement gratuite.

Le congé menstruel, une première avancée

Les chiffres sont là : Près de 50% des femmes déclarent être touchées par des règles douloureuses, une endométriose ou d’autres pathologies liées aux menstruations. Ces pathologies engendrent la répétition chaque mois d’épisodes de souffrance qui se passent en silence et souvent dans l’indifférence. Ces pathologies constituent un tabou dans notre société française.

Aujourd’hui de nombreuses collectivités, en premier lieu Saint-Ouen, s’engagent dans un dispositif expérimental de soutien à l’activité professionnelle des agentes des collectivités victimes de règles incapacitantes, qui se nomme le congé menstruel. Le but : offrir aux agentes qui exercent des missions de services publics de meilleures conditions de travail sans perte de pouvoir d’achat.

La ville de Saint-Ouen a, dans ce sens, le 8 mars dernier, annoncé 3 types de mesures en faveur des femmes qui auront fait reconnaître leur pathologie auprès du médecin du travail:

  • L’aménagement du poste de travail, afin de favoriser l’alternance des stations assis/debout, de réduire les efforts physiques (port de charges, mobilités et déplacements trop fréquents), de privilégier les réunions en visioconférence.
  • L’aménagement du temps de travail par la mise en place de facilités horaires (pause plus longue et/ou plus fréquente, arrivée plus tardive le matin, départ plus tôt le soir) en aménageant la durée hebdomadaire et ou quotidienne de travail et en régulant ainsi les rythmes de travail en fonction du rythme biologique.
  • Le recours étendu au télétravail – lorsque le poste le permet – durant la période menstruelle pour limiter les déplacements et faciliter le repos en journée.
  • L’octroi d’autorisations spéciales d’absence pouvant aller jusqu’à deux jours par mois durant la période menstruelle en cas de souffrance ou pour se rendre à des rendez-vous médicaux dans le cadre de la pathologie associée.

En complément de ces mesures, la Ville s’engage en faveur de l’amélioration de l’état de santé des femmes, en créant au sein des locaux du CMS Barbusse un pôle santé de la femme, comprenant des consultations en gynécologie et une spécialisation dans le suivi de l’endométriose.

Cette expérimentation est une véritable première avancée. Elle permet tout à la fois de mettre sur la table les conditions de travail des femmes, les questions de santé et particulièrement de prévention, de dépistage et de reconnaissance de maladie trop souvent nié comme telle à l’heure actuelle.

Parce qu’améliorer les conditions de travail des femmes permet d’améliorer les conditions de travail de tous, le congé menstruel réinterroge également l’application du jour de carence remis en place par le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2018.

Mais si cette expérimentation du congé menstruel est un premier pas, il ne peut être le dernier.

Pour reprendre les mots d’Isabelle Rome, la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes « La santé des femmes est restée longtemps taboue et ignorée »(…) « Il est impératif qu’elle ne soit plus jamais ni une source de précarité, ni un frein à la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle ».

Cette reconnaissance de situation incapacitante pour les femmes en cas de règles douloureuses doit renforcer notre volonté collective de lutter contre les discriminations à l’embauche ou dans le cadre de management dont les femmes sont déjà victimes. Ceci oblige donc à former et sensibiliser nos cadres et nos directeurs à ce sujet. C’est également une nécessité pour que l’amélioration des conditions de travail des femmes ne soit pas juste des beaux mots sur le papier.

Si plusieurs collectivités, suite à l’initiative de Saint-Ouen, ont ouvert la réflexion pour mettre en place le congés menstruel sur leur territoire (la ville de La Courneuve, de l’île saint denis, l’établissement public territorial « Plaine Commune » ou encore le département de la Seine Saint Denis), ils nous fait mettre en commun ses réflexions et expériences afin d’aboutir a un cadre législative, a l’image de ce qui s’est fait en Espagne. Ce cadre législatif est une nécessité par exemple pour faire évoluer les nomenclatures de la sécurité sociale et le code de travail afin de rendre effectif ce congé menstruel.

Cette mise en commun des expériences et réflexions peut donc être un véritable point d’appui pour les parlementaires, dont un certain nombre de notre département, qui travaillent à l’heure actuelle à l’écriture d’une proposition de projet de loi à ce sujet.

De plus, la question du congé menstruel pose à la fois une question de santé publique, de conditions de travail, de discriminations mais également d’évolution des consciences. Si nous devons y apporter notre pierre à ces évoluions, nous ne pouvons imaginer rattraper le retard que connait notre pays, par rapport à d’autres pays d’Europe, seul. D’où la nécessité de mettre en place un espace d’échange agin d’y oeuvrer collectivement

La Seine-Saint-Denis lance sa Biennale interculturelle

Un programme 100% gratuit où défilés de mode, grandes parades, concerts, expositions, projections de films, concours de cuisine, coupe du monde de foot des quartiers… seront mises à l’honneur pendant ces trois journées au travers d’événements reflétant la mosaïque d’individu·e·s, de cultures et d’histoires qui composent la Seine-Saint-Denis. Ce sera aussi l’occasion de valoriser les actrices et acteurs du territoire mais aussi de permettre aux habitantes et habitants de se rencontrer et de se célébrer. Telle est la vocation de Multitude, dont la première édition se déroulera les 30 juin, 1er et 2 juillet.

Refléter et raconter fièrement l’identité cosmopolite, multiculturelle, urbaine de la Seine-Saint-Denis. C’est la vocation de Multitude, Biennale interculturelle qui compte placer la Seine-Saint-Denis sur la carte des grands rendez-vous culturels en Europe. Sa première édition se déroulera les 30 juin, 1er et 2 juillet 2023 et sera entièrement gratuite afin de toucher un large public.

Cet évènement a été pensé comme un pont entre les différentes disciplines et les cultures de chacun·e : la mode rencontrera la danse, la randonnée rencontrera la gastronomie, les arts de rue rencontreront l’artisanat …

De nombreux partenaires du milieu associatif, culturel et sportif du territoire ont pris part à la programmation et à l’accueil de rendez-vous dans une vingtaine de villes à travers la Seine-Saint-Denis.

Tout au long des deux années qui sépareront chaque édition, un travail de co-construction sera mené avec les partenaires culturel·le·s et les habitant·e·s, par le biais par exemple d’ateliers avec les scolaires ou dans les structures sociales, car Multitude doit aussi être pensée et créée par les Séquano-Dionysien·ne·s et leur permettre de se raconter, se rencontrer et se célébrer.

Voici donc les principaux rendez-vous au programme de cette première édition.

Vendredi 30 juin

Mode : Défilés Apy Sepela
De 19h à minuit, Serre Wangari – Saint-Ouen-sur-Seine. Gratuit – Sur inscription

Samedi 1er juillet

Musique, Danse et Arts visuels : Grandes parades du Tout-Monde
Cinq cortèges, pédestres et fluviale, constitués chacun de 3 à 4 ensembles musicaux et chorégraphiques, chemineront vers le Parc de la Bergère de Bobigny. À partir de 14h et jusqu’à 19h. Gratuit, en accès libre pour les parades pédestres et sur réservation pour les parades fluviales.

Musique, Danse : Scènes Nomaades et scène Claudia
Parc de la Bergère, Bobigny. De 14h à 21h. Gratuit, en accès libre

Artisanat, Gastronomie, Animations : Pavillons des Cultures
Des associations représentatives des différentes diasporas installées sur le territoire partagent leur gastronomie, leur artisanat et/ou proposent des activités. Parc de la Bergère, Bobigny. De 12h à 21h. Gratuit, en accès libre

Musique : Concert rap
Avec nombreux grands noms du rap établis ou émergents. Parc de la Bergère, Bobigny. De 18h à minuit.Gratuit, en accès libre

Dimanche 2 juillet

Découverte : Balades multiculturelles
LE MATIN : sept parcours de randonnées inédits, entre 3 et 7 km, au départ des villes de : Saint-Denis, Aubervilliers, Epinay, L’Île-Saint-Denis, Saint-Ouen, La Courneuve

Gastronomie : La plus grande table du monde
Entre Saint-Denis et Saint-Ouen, de 11h30 à 16h30. Gratuit, participation libre, moyennant votre meilleur plat, dessert, gouter ou boisson…

Gastronomie toujours : Championnat du Monde des Cuisines du Monde
2e édition. Serre Wangari, Saint-Ouen. À partir de 12h et jusqu’à 16h. Gratuit, en accès libre

Sport : Coupe du monde des quartiers
Stade Vélodrome d’Aulnay-sous-Bois. Avec la participation des équipes des villes de Aulnay / Stains / Aubervilliers / Noisy-le-Grand / Épinay-sur-Seine / Clichy Montfermeil / Pantin / Villetaneuse. De 10h à 19h. Gratuit, accès libre pour les spectateur·rices.

La suite et tout le détail du programme c’est par ici !

En finir avec les féminicides !

Les féminicides et les violences faites aux femmes augmentent partout dans le monde. Un constat dressé par l’Observatoire des violences faites aux femmes. Pour lutter contre ce fléau, la justice française s’organise et ses dispositifs de protection s’améliorent.

Après Flora à Bondy et Valéria à Sevran, Assia est la troisième victime de féminicide enregistrée en Seine-Saint-Denis en 2023. Le 21 mars, c’est à Montreuil où elle habitait qu’une marche silencieuse a eu lieu. C’est ainsi que l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes (ODVF) a, depuis 2005, choisi de rendre hommage à toutes les femmes assassinées par leur mari, conjoint, ex-petit-ami violents.
En 2022, en France, 124 femmes ont été tuées par leur époux, concubin ou partenaire. Les violences faites aux femmes augmentent partout dans le monde. La responsable de l’ODVF, Ernestine Ronai cite « le Mexique où 10 femmes sont tuées chaque jour. Le pays le plus dangereux pour les femmes. En Ukraine, les femmes ukrainiennes sont violées par les soldats russes.. L’Afrique du Sud où les féminicides ont augmenté de 52% en 2022. »
Bintou Founé Samaké Bouaré, présidente de l’association Women in law & developpement in Africa et ex-ministre aux Droits des femmes du Mali rend compte de cette effroyable situation : « Au Mali, la protection des femmes et des filles n’existe plus. 45% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques, sexuelles et conjugales. La prévalence de l’excision atteint 83%. Elle est pratiquée au vu et au su de tout le monde. 69% d’entre elles n’ont jamais cherché d’aide et seules 19% en ont parlé à une personne. Parler des violences c’est comme si elles avaient trahi un secret, comme si elles avaient mis les problèmes de la famille sur la place publique. Il y a un proverbe qui dit chez nous : « la femme qui a subi des violences conjugales, ses enfants seront bénis. »
Pour ces femmes victimes, 14 centres de prise en charge holistique « One stop center » ont été mis en place avec l’aide des Nations Unies au Mali. Au dernier trimestre 2022, ces pôles de protection ont enregistré 4135 incidents. « Si nous avons des infirmières, des médecins, des psychologues- le maillon justice est le plus faible. Malgré la mise en place de la structure Commission vérité justice et réconciliation, les victimes de violences sexuelles liées au conflit au Mali n’ont eu aucun accès à la justice depuis 2012. Aucune audience n’a eu lieu ».

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En France, la justice se réorganise

Pour améliorer la prise en charge pénale, le président du tribunal de Bobigny travaille actuellement avec le procureur de la République sur le projet de création d’une filière pour traiter les violences conjugales. L’objectif : disposer à la fois d’un pool de magistrats (juge correctionnel, juge aux affaires familiales, juges de l’application des peines, juge des enfants) et d’un pool d’assistants à leurs côtés pour traiter en priorité les violences faites aux femmes et au sein du couple : « Il faut que lorsque le juge aux affaires familiales intervient, il sache ce qui se passe dans le dossier du juge pour enfants Quand le juge correctionnel intervient, il sache ce qui se passe dans le dossier du juge aux affaires familiales explique Peimane Ghaleh Marzban. Nous passons d’une logique de dossier à une logique de personne ».
Au cours de l’année 2023, le tribunal de Bobigny va bénéficier de dix juristes assistants. Quatre d’entre eux seront mobilisés pour traiter prioritairement des violences faites aux femmes et au sein du couple. « L’enjeu dans un tribunal comme celui de Bobigny, c’est que l’information entre ces différents juges puisse circuler en temps réel. Je veux que toutes et tous soient convaincu.e.s de notre mobilisation pour lutter contre ce fléau. »

L’ordonnance de protection s’améliore

Un dispositif permet aux femmes, d’être rapidement protégées avec leurs enfants sans avoir à porter plainte. L’ordonnance de protection interdit notamment aux hommes violents d’entrer en contact avec elles.
En Seine-Saint-Denis, où un protocole entre les différents partenaires, a permis d’accorder des ordonnances de protection dès novembre 2010, le nombre d’ordonnance de protection a augmenté de 67%, avec 186 ordonnances de protection accordées sur 276 demandées. Et dans 92% des cas, le juge des affaires familiales attribue exclusivement l’autorité parentale à la mère. « L’ordonnance de protection est la première marche de la protection des femmes victimes de violences. Pourtant elle n’est pas assez utilisée » regrette Ernestine Ronai. « Il faut que les avocats la demande davantage » insiste-t-elle.
Le gouvernement travaille de son côté à améliorer ce dispositif. Le juge des affaires familiales pourra bientôt délivrer en 24 heures (de manière dérogatoire) une ordonnance de protection même en l’absence du concubin/conjoint mis en cause. Le juge pourra accorder une aide financière pouvant atteindre 5000 euros sous forme de prêt ou de don à la victime. L’auteur des violences devra alors rembourser ce prêt. L’objectif de cette nouvelle loi : agir vite pour protéger la victime en l’aidant à quitter le domicile.

21 ÈME RENCONTRES DE L’OBSERVATOIRE DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Exigeons des jeux olympiques et paralympiques qui profitent à la Seine-Saint-Denis et aux Séquano-Dionysien-ne-s

Voici mon intervention sur la question des jeux olympiques en Seine-Saint-Denis lors de la séance du conseil départemental du 10 mars

⬇️⬇️ Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention à la séance du ⬇️⬇️ conseil départemental du 10 mars

Monsieur le Président, cher-es collègues,

Nous avons l’ambition, comme vous, que ces jeux profitent aux Séquano-Dionysien-ne-s et à notre territoire, que ce soit par la préparation, la tenue de cet événement ou son héritage.

Or, aujourd’hui, sans remettre en cause les ambitions rappeler dans le rapport, il y a de nombreux points qui nous interrogent fortement et sur lesquels je souhaite revenir.

La premier concerne la conduite des nombreux chantiers des sites olympiques et autres infrastructures. En septembre dernier, la Solidéo dénombrait 60 accidents du travail dont 10 graves. Aujourd’hui, selon différentes sources, ce seraient 89 accidents du travail dont le plus grave est une chute de 15 mètres d’un ouvrier sur le site du village des médias à Dugny.

Outre le fait que ces accidents remettent en lumière les risques exacerbés dans le domaine de la construction, nous pointons le danger d’un timing qui veut que tout soit prêt au premier semestre 2024, au détriment de la sécurité des ouvriers.

De fait, nous souhaiterions être informés par la Solidéo, qui est le maître d’œuvre des sites olympiques, du nombre d’accidents du travail, leur gravité, le degré de responsabilité de l’employeur, et l’état d’avancement des enquêtes lorsqu’elles sont engagées.

Pour mémoire, une enquête avait été lancée, en janvier 2022, suite aux graves blessures sur les jambes d’un ouvrier qui avaient subi le passage d’un camion sur le site du village des athlètes .

Enfin, nous aimerions avoir les assurances engagées par la Solidéo pour couvrir les éventuels dédommagements pour les ouvriers blessés…

Autre point en lien avec la construction : le recours aux travailleurs sans papiers. Personne ne s’en étonnera, c’est une pratique courante dans le BTP pour des employeurs qualifiés « d’indélicats » qui considèrent ces travailleurs étrangers comme une main d’œuvre corvéable à merci, aux postes les plus accidentogènes, surexploités, victimes du chantage « à la porte » quand ils rechignent à des taches sous payés et vivant toujours dans la crainte d’être arrêté pour défaut de titre de séjour.

Ceci est tel que l’inspection du travail a créé une unité spécialisée, avec notamment l’identification de 9 travailleurs sans papiers, au printemps 2022 sur un chantier dont le maître d’ouvrage est la Solidéo. Depuis, l’opérateur des JOP 2024 a résilié les contrats du sous-traitant et se joint à toutes les procédures des enquêtes lancées par le parquet de Bobigny pour « travail dissimulé » et « emploi d’étranger sans titre en bande organisée ».

Ce qui, a raison, a provoqué la colère de Bernard Thibault, co-président du comité de suivi de la charte sociale de Paris 2024, qui demande la régularisation des sans papiers et un encadrement de leurs conditions de travail aussi bien sur l’aspect salarial que sur l’aspect sécurité au travail.

Et quand on parle de « régularisation », on ne parle pas de l’octroi d’un titre de séjour provisoire et sans avenir liés aux « métiers en tension » aggravé par la nouvelle loi sur l’immigration portée par le Ministre Darmanin. On parle de l’octroi d’une protection réelle et effective, dépassant ce cadre, donc plus long. Ceci est une nécessité ne serait-ce que pour leur dignité.

Ces différents faits, remettent en cause la volonté d’exemplarité porté pour ces jeux. Nous aimerions donc, avoir un bilan de la Solidéo sur ce point.

D’autres phénomènes nous interpellent.

Notre département est voué à de profonds changements, notamment avec le développement des lignes de transports. Si certains chantiers ou aménagements ne reçoivent pas notre assentiment comme le nouvel échangeur à Pleyel ou bien le destin des jardins ouvriers à Aubervilliers, nous craignons plus globalement les effets négatifs de la gentrification.

En effet, si ces sites sont destinés à être reconverti en logements, il est certain qu’il faudra engager un nécessaire développement des services publics pour répondre aux besoins des populations qui investiront ces espaces.

Le souci, est que face à ces nouvelles constructions, nous assistons à une montée de la pression foncière et des prix du marché. Le risque est réel que ces appartements ne soient pas accessibles financièrement aux Séqauno-Dionysien-ne-s. Cela va accentuer le phénomène de départ vers des périphéries plus lointaines, car financièrement plus accessibles des populations de notre territoire. Voilà qui n’améliorera pas nos objectifs de mixité sociale, et les conditions de vie de celles et ceux travaillant en Seine-Saint-Denis.

Nous devons prendre en considération ceci sans attendre, afin que l’héritage de ces jeux soit accessible en priorité aux Séquano-Dionysien-ne-s. Nous devons exiger une proportion plus grande de logements sociaux dans ces futurs constructions. Ceci serait une façon de garantir un véritable héritage aux habitant-e-s de notre département après ces jeux dont les épreuves risques d’être difficilement accessible.

J’ouvre ici une parenthèse. Le rapport fait état de l’achat de 40 000 billets pour 1 million €, avec une future délibération de notre assemblée pour déterminer les publics bénéficiaires et les sessions sportives. C’est un effort non négligeable de notre collectivité qui a vocation à permettre à des Séquano-Dionysien-ne-s d’assister à des épreuves. Car en dehors des efforts des collectivités, nous sommes loin de tarif permettant de donner une véritable dimension populaire de ces jeux.

Malgré les promesses du COJO d’une billetterie accessible et solidaire, les témoignages ne cessent de se multiplier sur les tarifs exorbitants des billets pour accéder à des épreuves. Si des billet à 24€ existent, il ne représentent que 10 % des 10 millions de billets vendues. Et dès qu’on parle des sports les plus populaires, la note monte très vite. Pour l’athlétisme les placent encore disponible dépassent désormais les 350 € et atteignent 690 € quand il s’agit de soirée avec médailles alors que ceci se passe au stade de France, dans notre département. Ainsi, l’accès aux épreuves est financièrement impossible à une majorité des habitants de notre département.

Le risque est grand d’avoir des jeux olympiques en Seine-Saint-Denis qui se déroulent sans les Séquano-Dionysien-ne-s.

Cette frustration et colère sur les prix des billets vient s’ajouter à l’absence de cérémonie d’ouverture sur notre territoire ; le COJO ayant préféré les quais de Seine, dont nous cherchons encore la dimension « populaire et accessible » vantée par le COJO.

Pour conclure mon propos, j’attire votre attention sur la nécessaire vigilance que notre collectivité doit avoir à l’égard des dispositifs sécuritaires prévus notamment par la nouvelle loi JOP2024.

L’une des plus marquantes est l’expérimentation de la vidéosurveillance algorithmique. La captation d’image se fera à l’aide de drone et caméra de vidéosurveillance, et aura vocation à détecter des événements considérés à risque selon un algorithme, dont le code restera opaque.

38 ONG ont publié le 6 mars une tribune soulignant le risque inédit de cette nouvelle mesure au regard du droit international. La France deviendrait, ainsi, le premier pays européen a autoriser ce type de dérive sécuritaire.

Et ceci est l’arbre qui cache la forêt.

La même loi prévoit un accroissement de la centralisation du pouvoir du préfet, qui va gérer de manière dérogatoire, pendant tout le temps des JOP, l’ensemble de l’ordre public sur toute la grande couronne.

De plus, il est prévu l’extension des enquêtes administratives et la généralisation des scanners expérimentés jusqu’alors dans des aéroports et quelques centres pénitenciers.

Ces scanners, qui coûtent entre 75 000 euros et 400 000 euros, s’apparentent à une fouille intégrale ; une pratique extrêmement intrusive qui pourra être déployée dans toutes les enceintes de plus de 300 personnes. Avec ces scanners, on peut voir la personne totalement nue, dans les moindres détails. Et les annonces de floutage ne constitue pas une garantie suffisante vu l’atteinte à l’intimité de la personne que ces appareils sont susceptibles d’opérer.

Depuis 2015, les lois d’urgence n’ont eu de cesse d’intégrer le droit commun, et aucun retour en arrière n’a été constaté. Aucune mesure sécuritaire n’a jamais été abandonnée. J’en tiens pour preuve le projet de loi qui prévoit la fin de cette expérimentation fin juin 2025, soit plusieurs mois après la fin des JOP24.

Le risque est réel que notre territoire, à la vieille de la coupe du monde rugby et des JOP24, devienne encore une fois un véritable laboratoire d’expérimentation sécuritaire.

Nous ne pouvons accepter de tel procédé, attentatoires aux droits et libertés, alors que de nombreuses villes exigent de l’État un renforcement de moyens humains de police municipal pour assurer la présence et la sécurité quotidienne des habitants si indispensable et sur lesquelles nous n’obtenons aucune réponse de la part de l’Etat.

Comme élu-e-s de ce territoire, il est essentiel de réagir pour faire en sorte que les jeux olympiques et paralympique qui se tiennent en Seine-Saint-Denis ne fasse pas sans les Séquano-Dionysien-ne-s et encore moins à leur détriment.

Je vous remercie de votre écoute

Solidarité avec les populations touchées par les séismes en Turquie et en Syrie

Le 6 février 2023, deux tremblements de terre de très forte intensité ont frappé le sud-est de la Turquie et le nord-ouest de la Syrie. La violence et la succession de ces deux séismes, combinées à la fragilité des infrastructures locales et la concentration d’une forte population, ont produit des effets particulièrement destructeurs. Le nombre de victimes, tuées sur le coup ou enfouies sous les décombres, s’élèvent à plus de 40 000 morts. Au drame de ces pertes humaines s’ajoute celui de millions de personnes sinistrées, qui se retrouvent sans abri, sans ressources, sans accès à l’eau ou à des soins, dans une région touchée par des années de crise.

La situation est d’autant grave que les régions atteintes sont celles qui sont déjà victimes de la répression du pouvoir de M. Erdogan. Des maires de plusieurs des villes de la zone du tremblement de terre, notamment du Parti démocrate des peuples, ont été destitués par le pouvoir central depuis plusieurs années et les villes placées sous administration d’État. Cette situation ne fait qu’empirer les difficultés de coordination des secours.

Dans ce contexte, le Département souhaite prendre part à cet élan de solidarité internationale en venant en aide aux populations touchées par ces séismes meurtriers en contribuant aux fonds d’urgence pour la Turquie et la Syrie mis en place par Cité Unies France (CUF) et le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères (MEAE).

Avec une aide de 15 000 € du département, le fonds d’urgence pour la Turquie et la Syrie de Cité Unies France (CUF) viendra soutenir les populations et collectivités locales turques affectées par les séismes, en aval de l’urgence humanitaire et en complémentarité de l’aide internationale. L’accès aux zones dévastées en Syrie étant particulièrement complexe pour des raisons sécuritaires et politiques, le fonds de solidarité de CUF priorisera dans un premier temps son action auprès des collectivités turques, en s’appuyant sur les réseaux et partenariats déjà existants. Les actions soutenues seront décidées en fonction des besoins, en coordination avec les élus locaux des territoires concernés.

Avec une aide de 15 000 € du département, le fonds d’action extérieure des collectivités territoriales (FACECO) du MEAE est l’outil de l’État permettant aux collectivités territoriales de répondre rapidement et efficacement aux situations d’urgence. Le FACECO assure aux collectivités que les fonds engagés seront utilisés avec pertinence eu égard à la situation d’urgence concernée et au terrain, qu’ils seront gérés par des experts de l’aide humanitaire d’urgence et que leur utilisation sera scrupuleusement tracée.

Expression contre la réforme des retraites lors du conseil municipal du 6 février

Lors du dernier conseil municipal, plusieurs personnalités ont pu prendre la réforme pour dénoncer la réforme des retraites Borne/Macron.

⬇️⬇️ Vous trouverez ces prises de paroles dans la vidéo ci-dessous ⬇️⬇️

⬇️⬇️ Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention ⬇️⬇️


Monsieur le Maire,
Cher-e-s collègues,

Alors que le présent est déjà marqué par l’inflation et la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre une nouvelle réforme des retraites. Hors de toutes logiques de modernité, et dans une période déjà lourde d’inquiétudes, celui-ci fait le choix de reporter l’âge légal à 64 ans et d’accélérer l’augmentation de la durée de cotisation hypothéquant de fait l’avenir de bon nombre de nos concitoyen-ne-s. Cette réforme est injuste et brutale.

Injuste car le principe même du recul n’est pas acceptable. Il n’est pas nécessaire financièrement en l’état actuel et il est contraire au progrès social qui doit accompagner le progrès scientifique et technologique. L’heure est au partage du travail et certainement pas au prolongement d’une forme d’asservissement. Contrairement à ce qu’il voudrait nous faire croire, notre système de retraites n’est pas au bord de la faillite, il est même aujourd’hui excédentaire. Le Conseil d’Orientation des Retraites indique même, que la part des dépenses de retraite dans le PIB serait stable voir en diminution jusqu’en 2070. On pourrait même ajouter à cette indication que, loin des discours que l’on entend à droite, le Produit Intérieur Brut a été multiplié par 6 depuis le vote de la retraite à 60 ans, en 1981, et a permis l’allongement de la durée de vie de l’ensemble de la population.

Brutale parce qu’elle va frapper d’abord celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, sur des métiers plus durs, notamment les femmes aux parcours hachés. Brutale car si l’argument est connu, « on vit plus longtemps, on travaille plus longtemps », même répété en boucle, celui-ci ne résiste pas au fait. L’emploi des séniors représente bien le principal écueil de cette réforme. Difficile de faire travailler plus longtemps des personnes que l’on met au chômage.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, reconnaissait lui-même en 2019 : « Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement ça serait assez hypocrite de décaler l’âge légal. Quand aujourd’hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu’on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça la réalité de notre pays ».
Il semble cependant que les constats d’hier ne valent plus quand il s’agit de pousser l’exploitation toujours plus loin.
De plus, cette réforme aura surtout pour conséquence d’allonger la période de précarité de celles et ceux qui, avant d’arriver à la retraite ne sont plus en emploi et passent par la case chômage, RSA, invalidité ou encore allocation de solidarité spécifique. Cela concerne 4 personnes sur 10, et particulièrement les ouvrier-ères et les employé.es. Le premier résultat du recul de l’âge de départ à la retraite sera donc une nouvelle augmentation des dépenses sociales.
Les habitant.es de notre ville, de notre département paieront le prix fort de cette réforme. Pourtant nombre d’entre eux occupent les métiers dits « de première et de seconde lignes » : caissières, infirmières, auxiliaires de vie, livreurs ou encore manutentionnaires qu’hier encore nous applaudissions.
D’autres solutions existent pour préserver le système de retraite par répartition et revenir pour commencer à la retraite à 60 ans. De meilleurs salaires, une augmentation de la cotisation vieillesse, la lutte contre les paradis fiscaux, la taxation des superprofits, la luttes contre le chômage sont autant de solutions. Mais, une nouvelle fois, le gouvernement préfère faire le choix politique de réaliser des économies sur le dos des plus modestes et affirme l’idée que nous ne serions utile qu’à travailler toujours plus.
Une telle affirmation c’est oublié la place des retraités dans la vie associative et citoyenne de notre ville, pour l’aide au devoir, pour les gardes d’enfants, pour développer des projets innovants pour notre territoire.
Pour toutes ces raisons, j’invite l’ensemble des élus de notre conseil municipal à voter ce vœu.
Comme près de 70% de la population du pays et plus encore de notre ville refusons cette réforme et exigeons ensemble la voie démocratique pour cela.
L’aspiration au bonheur après une vie de travail, exprimée par plus de deux millions de manifestants lors des journée de mobilisation intersyndicale, ne peut être ignorée. Cela viendrait une nouvelle fois mettre à mal la confiance des Français.es dans leurs institutions et dans celles et ceux qui les représentent. Emmanuel Macron et le gouvernement doivent battre en retraite.