C’est comme si on avait deux réalités parallèles. Celle d’une France qui se réjouit d’accueillir, dans quelques mois, les Jeux olympiques, … Et celle de jeunes, de l’école au lycée, qui tentent de faire du sport dans des gymnases en mauvais état, dans des stades lointains ou des piscines au planning surchargé.
En effet, partout en France, le gros point noir du sport scolaire, ce sont les installations. Depuis la vague de construction des années 1970, pas grand-chose a été fait. La situation est pire pour les piscines, nombre d’entre elles ayant été fermées par des collectivités territoriales faute de moyens pour les entretenir.
La Seine-Saint-Denis est le dernier département en termes d’installations sportives avec 16 équipements pour 10 000 habitant.es, soit plus de 3 fois moins que la moyenne nationale (25 pour 10 000 en Île-de-France et 50 pour 10 000 nationalement).
À cette pénurie, s’ajoute l’état des installation sportive qui ont une moyenne d’âge de 40 ans. Beaucoup ne sont plus adaptés, ni aux pratiques, ni aux enjeux environnementaux notamment en termes de performance énergétique. Et encore trop d’établissements d’enseignement ne disposent pas d’infrastructures suffisantes en proximité.
La situation des piscines est encore pire. Dans le département, nous comptons 0,45 bassin de natation pour 10 000 habitants, soit moitié moins que la moyenne nationale… Et près de 40 % d’élèves qui ne valident pas le savoir nager !
De plus, ceci a des conséquences sur la pratique sportive dans notre département. Le taux de licenciés sportifs y est globalement faible par rapport à la moyenne nationale avec des difficultés d’accès à la pratique affectant plus particulièrement les jeunes filles et la pratique para-sport, mais aussi des clubs contraints de refuser des adhérents, faute de créneaux.
Ce débat sur le manque des infrastructures est à mettre en lien avec la progression de la sédentarité, notamment des adolescent.e.s, qui a connu un pic après la pandémie de Covid-19. La promotion de l’activité physique relève d’un enjeu de santé publique et de lutte contre les inégalités et nécessite un véritable politique d’investissement.
Certes, l’organisation des Jeux olympiques et Paralympiques de Paris 2024 permet d’opérer un rattrapage avec la construction ou la rénovation de 8 piscines, de 14 équipements sportifs de proximité et la construction du PRISME, principal héritage paralympique des Jeux. Mais l’héritage olympique et paralympique est insuffisant combler à lui seul les fortes inégalités préexistantes. Avant comme après les Jeux, les investissements publics en matière sportive sont toujours aussi nécessaires.
Il est donc crucial que l’État donne un prolongement et amplifie le soutien accordé à la création et à la rénovation des équipements sportifs. En Seine-Saint-Denis, c’est autant un sujet de promotion de la pratique sportive pour toutes et tous qu’un enjeu d’équité territoriale et de justice sociale.
À moins d’un an des Jeux de Paris 2024, le CoPER 93, Collectif PERmanent de défense et de promotion de l’EPS, du sport scolaire et du mouvement sportif en Seine-Saint-Denis, a lancé une grande campagne pour faire entendre ces besoins d’investissements publics pour l’EPS et le sport associatif dans le 93.
Soutenu par Marie-George Buffet, ancienne ministre des Sports et ancienne députée, le CoPER 93 est composé de conseillers départementaux, dont les élus de notre groupe, de maires, élus, députés et sénateurs et sénateurs, de professeurs d’EPS, parents d’élèves, professeurs des écoles et d’acteurs du mouvement sportif de Seine-Saint-Denis (comités, clubs, sportives et sportifs). Tous ensemble, nous demandons à l’Etat :
1. Un plan d’investissements publics structurant pour la construction d’installations sportives ;
2. Un bouclier tarifaire pour faire face à l’augmentation des coûts de l’énergie ;
3. Un plan de rénovation énergétique de l’ensemble des installations sportives.
Associez-vous à cette campagne en signant la pétition ci-dessous :
Lors de sa séance du 19 octobre les élu-e-s de la majorité du conseil départemental ont souhaité faire également étendre ces exigences d’investissement en votant à l’unanimité un vœu sur son ce sujet. Ce vœu était également l’occasion pour le conseil départemental de réaffirmer son engagement dans la promotion des activités physiques et sportives, aux activités en pleine nature, au sport scolaire en soutien et partenaire du mouvement sportif et de la Seine-Saint-Denis. Ainsi, il participe à promouvoir la pratique de toutes et tous avec des plans de mobilisation dédiés, lors des grands événements sportifs qui ont lieu dans le département ou en développant un Pass’Sport de 100 € pour les élèves en cinquième.
Vous trouverez ci-dessous le vœu voté à la séance du 19 octobre ci-dessous :