Lancement de l’observatoire de la mixité sociale et scolaire des collèges de Seine-Saint-Denis

La Seine-Saint-Denis se dote d’un outil innovant pour lutter contre l’évitement scolaire et promouvoir la mixité sociale : l’Observatoire de la mixité sociale et scolaire des collèges. Inauguré ce 13 décembre 2024, en présence de personnalités qualifiées et de chercheurs reconnus, cet observatoire répond à une urgence sociale et éducative : améliorer les conditions d’accueil et d’apprentissage dans et garantir l’équité pour tous les élèves du territoire.

Collège Joséphine BAKER à Saint Ouen, photos de rentrée

Un projet ambitieux pour transformer nos collèges

Dès la rentrée 2024, dix collèges prioritaires ont été intégrés à ce dispositif pilote, avec pour objectif d’étendre ce programme à quatorze autres établissements dans un second temps. Parmi les mesures concrètes :

  • Amélioration des infrastructures : entretien et rénovation des locaux, embellissement des établissements.
  • Renforcement des dispositifs éducatifs : financement de projets pédagogiques et culturels par le Département, mise en place de sections d’excellence (linguistique, mathématique, sportive).
  • Gestion rigoureuse des absences : remplacement systématique des enseignants et agents absents, avec le soutien financier de l’Académie de Créteil.

La mixité sociale comme levier de réussite

Le constat est sans appel : 70 % des collèges de Seine-Saint-Denis ont un indice de position sociale (IPS) inférieur à 90, contre seulement 9 % à Paris. Cette disparité reflète une ségrégation sociale qui nuit à tous les élèves. Pourtant, les bénéfices de la mixité sont clairs : pour les plus fragiles, elle stimule une dynamique d’émulation ; pour les élèves à l’aise, elle offre une ouverture sur la diversité et n’entrave en rien leur parcours.

La réussite passe par un travail fin de rééquilibrage, établissement par établissement, ville par ville, pour convaincre les familles de faire ou refaire confiance à l’école publique.

Une gouvernance partagée et adaptée

L’Observatoire de l’attractivité et de la mixité scolaire repose sur un partenariat étroit entre le Conseil départemental et le rectorat de Créteil. L’objectif ? Disposer d’une « boussole » guidée par les données de terrain et les enseignements de la recherche.

Pour Julie Benetti, rectrice de l’académie de Créteil, il s’agit d’évaluer en temps réel les actions menées et de les ajuster si besoin. Quant à Stéphane Troussel, président du Conseil départemental, il insiste sur la nécessité de rendre le service public d’éducation « désirable », grâce à des établissements accueillants et des parcours d’excellence.

Une dynamique à amplifier

Avec l’objectif ambitieux d’améliorer l’attractivité de 40 collèges d’ici 2026, ce plan incarne une mobilisation collective inédite. Secteurs de recrutement, ajustements de la sectorisation, développement de l’offre éducative… tous ces leviers doivent être explorés pour assurer une réelle mixité sociale et scolaire.

Ensemble, nous devons relever ce défi pour offrir à chaque collégien de Seine-Saint-Denis un cadre éducatif à la hauteur de ses ambitions.

Membres du comité scientifique :

Marco Oberti, professeur des universités en sociologie, dont les travaux les plus récents portent sur les classes sociales et les inégalités urbaines et scolaires, abordées sous l’angle de la ségrégation.

Leïla Frouillou, maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris Nanterre, elle est autrice de Ségrégations universitaires en Ile-de-France. Inégalités d’accès et trajectoires étudiantes (La documentation francaise, 2017)

Youssef Souidi, chercheur postdoctorant au CNRS et à Paris Dauphine – PSL, dont les recherches sont centrées sur les inégalités scolaires.

Annabelle Allouch, maîtresse de conférences en sociologie à l’Université de Picardie Jules-Verne (CURAPP-ESS). Elle est notamment l’auteure de Mérite (Anamosa, 2021) et Les Nouvelles Portes des grandes écoles (PUF, 2022).

Guillaume Huet, responsable de l’OPMIRE, Observatoire Parisien de la Mixité sociale et de la Réussite Educative.

Étienne Butzbach, Coordinateur du réseau mixités à l’école · Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco)

Magda Tomasini, Directrice de l’Evaluation, de la Prospective et de la Performance
Claire Mazeron, Inspectrice Générale

Thomas Leroux, Inspecteur Général

Patrice Durand, Direction Générale de l’Enseignement Scolaire

Bertrand Secher, Conseil de l’Evaluation de l’Ecole

Julien Grenet, directeur adjoint de l’Ecole d’Economie de Paris

Elise Huillery, économiste, professeure à Science Po et Paris Dauphine, spécialiste de l’économie de l’éducation

Les 10 collèges participants déjà au dispositif depuis la rentrée :

VilleNom du collège
AULNAY-SOUS-BOISPablo Neruda
CLICHY-SOUS-BOISLouise-Michel
ILE SAINT-DENISAlfred Sisley
LE PRE SAINT-GERVAISJean-Jacques Rousseau
MONTREUILJean Moulin
NOISY-LE-GRANDVictor Hugo
PANTINIrène et Frédéric Joliot Curie
SAINT-DENISElsa Triolet
SAINT-OUENJoséphine Baker
VILLEPINTEJean Jaurès

Les 14 collèges qui vont rejoindre le dispositif :

VilleNom du collège
AUBERVILLIERSGisèle Halimi
AUBERVILLIERSRosa Luxembourg
AUBERVILLIERSHenri Wallon
LA COURNEUVEJean Vilar
LA COURNEUVE4e Collège
LE BLANC MESNILRené Descartes
MONTREUILOum Kalthoum
MONTREUILSolveig Anspach
NOISY LE SECFrançoise Heritier
PANTINJean Lolive
SAINT DENISHenri Barbusse
SAINT DENISIqbal Masih
SAINT OUENJules Michelet
VILLEMOMBLEJean de Beaumont

Rentrée 2024 : Exigeons un choc d’égalité !

La délibération sur la dotation de fonctionnement des collèges est une occasion pour notre groupe chaque année de faire le point sur la rentrée. Et si le jour de la rentrée 2024, chaque classe avait un professeur, rien n’est réellement réglé.

20 à 25 % des 3 000 postes au concours d’enseignants qui n’ont pas trouvé preneur, manqueront à notre département. Conséquence de cela 1000 contractuels ont été embauchés à la rentrée pour que chaque classe ait un enseignant. Une approche quantitative, donc se félicite la rectrice de l’académie de Créteil, mais qui ne règle rien sur la durée. Pour rappel, l’année dernière, il y avait par jour plus de 600 classes qui n’avaient pas de profs à la fin de l’année.

Il nous faut poursuivre notre bataille pour un choc d’égalité pour la Seine-Saint-Denis. Dans le même temps, au moment où les collectivités vivent une cure d’austérité, nous proposons la sanctuarisation dans le budget 2025 pour les dépenses d’éducation.

Retrouvez mon intervention ci-dessous :

Vous pouvez retrouver mon intervention écrite ci-dessous :

Le Pass Sport 5ème

Depuis le 10 juin 2024 et jusqu’au 15 novembre, il est possible de faire sa demande de Pass Sport 5ème, l’aide de 100 € destinée aux élèves entrant en 5ème dans un collège public de la Seine-Saint-Denis pour pratiquer une activité sportive.

Le Pass Sport 5ème, qu’est-ce que c’est ?

Une aide départementale de 100 euros pour les élèves de 5ème de Seine-Saint-Denis pour pratiquer une activité physique et sportive dans les clubs et associations du Département partenaires du dispositif.

Pour qui ?

Le Pass Sport 5ème est destiné aux élèves entrant en 5e dans un collège public de la Seine-Saint-Denis et habitant dans le département.

Jusqu’à quand ? Avec qui ?

Pour l’année scolaire 2024-2025, le Pass Sport 5ème est valable du 10 juin au 13 décembre 2024.


Cette aide départementale est valable une seule fois pendant la scolarité de l’élève, pour une ou plusieurs inscriptions chez les partenaires du dispositif : clubs affiliés aux fédérations sportives reconnues par l’État et/ou dans les associations agréées Jeunesse et Sport.

Comment l’obtenir ?

Pour faire la demande, c’est simple, télécharger l’application sur les stores Android et IOS :

Vous pouvez également vous connecter sur la plateforme du Pass Sport 5ème


N’hésitez pas à remplir ce formulaire en cas de problème.


Il vous suffira ensuite de créer un compte parent (ou tuteur légal de l’enfant) puis faire la demande pour l’enfant concerné.

*Sont considérés comme justificatif de domicile : facture d’eau, d’électricité, de gaz ou de téléphone (y compris de téléphone mobile), quittance d’assurance (incendie, risques locatifs ou responsabilité civile) pour le logement, titre de propriété ou quittance de loyer (datés de moins d’un an).

Vous êtes un club affilié à une fédération sportive reconnue par l’État ou une association agréée Jeunesse et Sport ? Intégrez le dispositif Pass Sport 5ème !
Pour connaître les modalités d’inscriptions, écrivez à ps5@seinesaintdenis.fr

« Chèque réussite » : un chèque de 200 euros pour l’entrée en 6ème

À partir du 10 juin 2024 jusqu’au 15 novembre 2024, il est possible de faire sa demande du chèque réussite, l’aide de 200 € destinée aux élèves entrant en 6e dans un collège public de la Seine-Saint-Denis pour acheter des fournitures scolaires.

Pour accompagner l’entrée en 6e, le Département propose un chèque réussite.

Qu’est-ce que c’est ?
Le chèque réussite est une aide de 200 €, sous forme de bons d’achat (2 bons de 40 euros, 4 bons de 20 euros et 4 bons de 10 euros).

Pour qui ?
Le chèque réussite est destiné aux élèves entrant en 6e dans un collège public de la Seine-Saint-Denis et habitant dans le département.

Comment faire la demande ?
Pour faire la demande, c’est simple :


N’hésitez pas à remplir ce formulaire en cas de problème.


Créer un compte parents* puis faire la demande pour l’enfant concerné en joignant un justificatif de domicile**.

Quand ?
Les demandes pour l’année scolaire 2024-2025 sont possibles à partir du 10 juin et jusqu’au 15 novembre 2024.

Fin août, début septembre, après vérification du justificatif de domicile et de l’inscription en 6e dans un collège public de la Seine-Saint-Denis, le chèque réussite sera envoyé par courrier au domicile.

Pour acheter quoi ? Où ? Jusqu’à quand ?
Le chèque réussite est réservé à l’achat de biens scolaires, c’est-à-dire des fournitures, des livres, des équipements numériques et culturels.
Les bons d’achat sont acceptés dans les commerces partenaires, jusqu’au 30 juin 2025.

* Parents ou tuteur légal de l’enfant.
** Sont considérés comme justificatif de domicile : facture d’eau, d’électricité, de gaz ou de téléphone (y compris de téléphone mobile), quittance d’assurance (incendie, risques locatifs ou responsabilité civile) pour le logement, titre de propriété ou quittance de loyer (daté de moins d’un an).

Pour un plan d’urgence pour l’école en Seine-Saint-Denis et contre la réforme « le choc des savoirs »

La mobilisation se poursuit pour exiger un plan d’urgence pour l’école en Seine-Saint-Denis. Lors de l’assemblée départementale du 4 avril, la majorité départementale a présenté un vœu pour exiger un plan d’urgence pour l’école en Seine-Saint-Denis et l’abandon de la réforme dite du « choc des savoirs ». Ce vœu a pour but de soutenir et légitimer la demande des parents d’élèves et du personnel de l’éducation nationale. Nous n’acceptons pas que notre département soit sous-doté. Il est inadmissible qu’un enseignant sur deux ne soit pas remplacé dans le secondaire, tandis que le taux de remplacement est de 78% au niveau national.

Et la situation n’est pas prête de s’améliorer en 2025 à l’aune des chiffres de recrutement annoncés pour l’académie de Créteil. À l’instar des académies de Versailles et de Guyane, l’académie de Créteil reste en difficulté pour pourvoir chaque poste et la rentrée 2024 s’annonce compliquée. Des chiffres reconnus par la ministre de l’Éducation nationale, Nicole Belloubet, qui affirme : « Nous savons que nous sommes en difficulté pour le recrutement des enseignants dans certaines académies. » Elle cite l’académie de Versailles et de Créteil où elle annonce devoir recruter des personnels contractuels pour la rentrée prochaine. En effet, il n’a été comptabilisé que 0,71 candidat par poste dans l’académie de Créteil alors que la moyenne nationale est de 1,46, selon le FSU-SNUipp.

Voici l’intervention que j’ai prononcée lors de la discussion sur ce vœu :

Vous trouverez ci-dessous le vœu :

À cette situation, s’ajoute la réforme dite « le choc des savoirs » du gouvernement, avec sa mesure phare, les groupes de niveau qui inquiètent élèves, parents et enseignants. Cette réforme est dénoncée par les parents et les enseignants comme passéiste et conservatrice. Elle vise à généraliser le tri des élèves dès le plus jeune âge, notamment avec l’introduction de groupes de niveau en mathématiques et en français pour les classes de 6e et 5e, mais aussi en conditionnant l’accès direct au lycée par la mise en place de classes de seconde préparatoire en lycée général, technologique et professionnel, faisant du brevet une barrière à l’entrée du lycée.

« Le choc des savoirs » est une attaque frontale contre l’école publique. C’est une vision de la société basée sur le tri et l’assignation sociale, dangereuse pour notre démocratie. En effet, un pays où la jeunesse se retrouve assignée à ses positions scolaires et sociales court un grave danger.

Pour ces raisons, je soutiens la mobilisation des parents d’élèves, des élèves et des enseignants contre cette réforme.


Congé parental : la Seine-Saint-Denis s’engage

Selon une étude de EDHEC de 2022, près de 90 % des personnes interrogées estiment que le congé pour le deuxième doit être renforcé.

Pour favoriser l’égalité, les élu-e-s du département ont fait le choix de mettre en place un allongement de la durée du congé naissance accordé aux agents et agentes second parent durant la période cruciale dans la vie, qu’est l’arrivée d’un enfant dans une famille.

Ce projet entend pallier les insuffisances de la législation nationale en matière de congés parentaux. En effet, si le congé du second parent a été porté en 2021 à 28 jours calendaires, cette avancée demeure insuffisante pour atteindre l’égalité des droits et pour permettre une plus juste répartition des tâches domestiques et parentales.

Le Département disposerait, avec le congé de second parent, d’un levier complémentaire d’amélioration des droits parentaux et de promotion de l’égalité, dans la période particulière pour les familles qu’est la naissance d’un enfant.

C’est un changement de conception important pour les employeurs et les politiques publiques.

Historiquement, pour atteindre l’égalité, les politiques publiques ont favorisé l’activité professionnelle des femmes et négligé l’importance d’encourager la participation des hommes à la vie familiale. Or, les recherches montrent que la parentalité constitue un moment crucial pour l’égalité femmes-hommes, signifiant souvent le retour à des schémas traditionnels de division sexuée du travail.

En faisant la synthèse des études sur le sujet, il apparaît que les bénéfices d’un renforcement du congé de paternité ou de coparentalité pour le deuxième parent sont multiples et porteurs de changements importants :

  • Une meilleure répartition des tâches parentales et des responsabilités au sein du couple. En effet, la présence du second parent durant les premiers mois de l’enfant favorise une meilleure répartition des tâches domestiques, et surtout parentales, dans le couple et permet de ne pas renforcer la spécialisation des rôles masculins ou féminins au sein de la famille.
  • Une meilleure santé pour les parents et les enfants. Le congé d’accueil de l’enfant participe à la création de liens d’attachement durables entre le second parent et l’enfant et ainsi à accompagner le développement de l’enfant. La présence du second parent est également importante pour soutenir la mère, notamment dans la période périnatale (besoin de repos et de soins), diminuant le risque d’épuisement psychique et de dépression chez celle-ci.
  • Un levier pour lutter contre les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes. Le congé pour le deuxième parent (et son allongement) représente une solution aux inégalités professionnelles dans le sens où il permet de faire peser le « risque de la parentalité » autant sur les hommes que sur les femmes. Ce congé paternité renforcé permet aussi de promouvoir des rôles moins stéréotypés.

1. La France, moins-disante en Europe sur les droits parentaux

Actuellement dans la législation française, le congé maternité, il est, après la naissance, d’une durée de :

  • 10 semaines pour le premier et le deuxième enfant,
  • 18 semaines à partir du troisième enfant et de 22 semaines en cas de naissance gémellaire.

Concernant le congé pour le second parent (officiellement dénommé le « congé paternité et d’accueil de l’enfant »), il est de 28 jours calendaires, comprenant :

  • une partie obligatoire de sept jours calendaires, à prendre immédiatement après la naissance, composée de trois jours de congé de naissance et de quatre jours de congé de coparentalité ;
  • une partie facultative et fractionnable de 21 jours calendaires, à prendre après la période obligatoire, dans un délai de six mois à compter de la naissance, et divisable en deux périodes, chacune d’une durée minimale de cinq jours.

Avec cette législation pourtant récente, la France figure parmi les moins-disants en Europe où les droits parentaux tendent à s’améliorer, notamment dans les pays nordiques ou encore en Espagne où, depuis le 1er janvier 2021, chacun des parents bénéficie de seize semaines de congé totalement indemnisées.

Dans ce contexte, des revendications se font entendre en France plaidant en faveur d’un changement de législation. En l’absence de décision à l’échelle nationale, les employeurs se montrent en la matière de plus en plus à l’initiative. C’est le cas de plusieurs entreprises privées qui offrent à leurs salariés des congés au deuxième parent plus longs, de dix à quatorze semaines en général. C’est aussi l’exemple récent de la Ville de Lyon qui a voté en décembre 2023 l’instauration d’un congé paternité de dix semaines, une mesure entrée en vigueur le 1er janvier 2024.

Engagé pour l’égalité, le Département a donc souhaité compter parmi les employeurs publics ambitieux en matière d’égalité familiale et de se faire le porte-parole d’une ambition nationale, incitant la France à rattraper les bons élèves européens sur la question des droits parentaux.

2. Faire du congé du second parent un véritable levier en faveur de l’égalité entre les femmes et les hommes

Pour que la mesure d’allongement du congé du deuxième parent produise des effets positifs – tant à l’échelle des individus et des familles que de l’environnement professionnel – il paraît essentiel de l’accompagner d’un plan de soutien effectif fondé sur l’information, la sensibilisation et sur des pratiques managériales exemplaires.

A. Aligner le congé du second parent sur le congé maternité post-natal

Il est proposé de porter, pour les agent.e.s de la collectivité, le congé du second parent à la même hauteur que celui prévu post-natal par les textes pour la mère donnant naissance, en incluant les modalités prévues au plan national pour les 28 jours calendaires du congé légal. Ce congé accordé au second parent serait indemnisé par le Département dans les mêmes conditions que le congé prévu pour la mère donnant naissance, soit avec un maintien intégral du salaire pendant toute la durée du congé.

Ainsi, le congé post-naissance du second parent serait ouvert en trois modalités complémentaires :

  • les sept jours calendaires légaux obligatoires du congé en vigueur à prendre juste après la naissance, dans les conditions légales actuelles ;
  • suivis des semaines supplémentaires accordées par le Département, à la demande de l’agent.e, à prendre immédiatement après : ces semaines seraient accordées en fonction de la durée du congé post-natal de la mère donnant naissance, soit six semaines (premier et deuxième enfant), 14 semaines (à partir du troisième enfant) ou 18 semaines (naissance de jumeaux) ;
  • puis, les 21 jours légaux, aujourd’hui facultatifs, pourront être pris en une ou deux fois d’au moins cinq jours, dans le délai de six mois suivant la naissance, conformément à la réglementation.

B. Accompagner la mesure et favoriser le recours au congé par le second parent

L’allongement du « congé paternité » est une avancée importante et, pour qu’un vrai changement s’opère au regard de la parentalité et de ses impacts sur la vie professionnelle, le Département souhaite, en parallèle, poursuivre son action pour lever les freins empêchant le recours à ce congé facultatif.

Même si, selon une étude de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et de statistiques (DREES) publiée en juillet 2023, le « congé paternité » semble être entré dans les mœurs dans la fonction publique davantage que dans le secteur privé, certains blocages demeurent. Les enquêtes sur le sujet identifient plusieurs freins expliquant un non-recours au « congé de paternité » (partiel ou intégral) : la méconnaissance du dispositif ; l’emploi et notamment une charge de travail jugée trop importante ; la potentielle perte de revenu associée à ce congé ; les normes sociales et la perception stéréotypée des rôles familiaux.

Il s’agit ainsi de bien accompagner la mesure afin de s’assurer du recours effectif par les parents à ce congé élargi. Ainsi, le Département mettra en œuvre plusieurs types de mesures telles que :

Communiquer et sensibiliser

  • Favoriser une culture commune de l’égalité afin de normaliser le recours au congé de coparentalité et l’engagement des pères au sein du foyer ;
  • Sensibiliser aux stéréotypes sexistes, notamment ceux liés à la parentalité ;
  • Informer les agent·es et les sécuriser quant aux conditions de leur congé et de leur retour ;
  • Former l’encadrement pour éviter tout discours culpabilisant.

Anticiper et organiser

  • Favoriser une organisation favorable à la prise du congé de paternité ;
  • Mettre en place un entretien de reprise avec l’encadrant·e dès le retour de l’agent·e.

Donnons notre avis sur l’enquête publique du Grand Hôpital Paris Nord Saint-Ouen

Comme vous le savez, l’APHP porte depuis plusieurs années un projet de construction d’une superstructure hospitalière sur la ville de Saint-Ouen, en lieu et place des hôpitaux Bichat et Beaujon. Cet hôpital a pour conséquence la diminution de 300 lits d’hôpital dans un bassin de vie déjà sous-dotés. Suite à l’action en justice contre la Déclaration d’Utilité Publique accordée au projet de Grand Hôpital, celle-ci a été annulée et l’APHP doit, entre autres, relancer une enquête publique pour consulter la population sur le projet.

Cette nouvelle enquête publique se déroule jusqu’au 4 mars 2024.

Pour informer et donner des bases de réflexion avant de répondre à cette enquête publique, vous trouverez ci-dessous des éléments contestant le bien-fondé du projet de Grand Hôpital tel qu’il existe aujourd’hui.

👉 Vous pouvez également répondre à l’enquête publique de façon dématérialisée en cliquant sur ce lien : https://www.registre-numerique.fr/dup-mec-du-chu-grand-paris-nord

  • Concernant le nombre de lit : l’APHP affirme que « La capacité actuelle à périmètre comparable est de 1 131 lits. La capacité future est de 986 lits. Le projet prévoit ainsi une réduction capacitaire ramenée à 145 lits en hospitalisation complète, soit un pourcentage de ‒ 13 % par rapport à la capacité actuelle de Bichat-Beaujon.« 

Pour le collectif « Pas ça, pas là, pas comme ça » : Le différentiel de 145 lits dans un bassin de vie où la population est la plus exposée semble déraisonnable. Le nombre de lits doit être pensé en fonction de la démographie et des spécificités des populations accueillies sur notre territoire. La Seine-Saint-Denis souffre d’un manque chronique de lits d’hospitalisation. L’augmentation de la population conjuguée au départ programmé de médecins de ville à la retraite de notre secteur font qu’augmenter cette tendance (soins de premier recours sur les urgences). Par ailleurs pour les hôpitaux Bichat et Beaujon, accueillir les patients non programmés (c’est-à-dire les urgences adressées par les médecins de ville ainsi que les patients qui arrivent aux urgences et qui nécessitent une hospitalisation) sont le quotidien des équipes, et cela ne changera pas avec le nouvel hôpital. Ainsi, « La zone territoriale de l’hôpital Nord est associée à une fréquentation des urgences plus importante que le reste de l’Île-de-France (25.1% vs 21.7%) » bien sûr liée à la fragilité des conditions de vie d’une partie de notre population. Envisager de diminuer le nombre de passages aux urgences n’est pas réaliste !

  • Concernant l’ambulatoire (Faire sortir les patients de l’hôpital très rapidement après leur opération pour limiter la durée des séjours) : Pour l’APHP, la durée de séjour des hôpitaux diminue. Elle est ainsi passé de 7,96 en 2014 à 5,3 en 2016.

Pour le collectif « Pas ça, pas là, pas comme ça » : L’ambulatoire peut être utile pour un certain nombre de soins généralement non urgents, pour lesquels il existe un protocole et pas ou peu de complications possibles sur des patients relativement valides, autonomes avec un véritable suivi médical. Or sur notre territoire de nombreux patients ne pourront pas accéder à ce type de prise en charge (exemple d’une personne âgée ayant du mal à se déplacer, des troubles cognitifs, ou bien d’une personne en situation précaire, sans logement ou avec un logement insalubre). Les patients les plus compliqués, les plus lourds d’un point de vue médical devront donc toujours être hospitalisés. Prévoir une réduction de la Durée Moyenne de Séjour plus importante que la moyenne nationale pour les populations de notre territoire n’est pas réaliste !

  • Concernant la maternité : L’APHP cible 2000 accouchements dans le futur hôpital.

Pour le collectif « Pas ça, pas là, pas comme ça » : Les chiffres de naissance cumulés sur Bichat et Beaujon faisaient état en 2020 (2 200+1 200) et en 2023 (1900+1 500) de 3 400 naissances. Pourquoi cette cible annoncée à 2 000 accouchements sur le nouvel hôpital ? Si les maternités privées se développent, une grande partie de la population sequano-dyonisienne n’est pas en mesure de se faire soigner dans les établissements privés. Si notre mobilisation a permis de réintroduire un service maternité, prévoir une diminution de plus de 1000 à 1500 naissances dans notre territoire est totalement irréaliste !

  • Concernant l’insertion dans la ville : Un cahier des charges d’insertion urbaine et paysagère (CCIUP)2, a été élaboré par un cabinet d’architecte urbaniste avec les maîtres d’ouvrage et en concertation étroite avec les services de la collectivité de Plaine commune et ceux de l’État en Seine-Saint-Denis. Ce document avait pour vocation de prendre en compte les règles qui venaient d’être élaborées dans le PLUi en intégrant notamment les contraintes en matière de gabarit de bâtiment et de requalification des voies.  Cela a permis de poser les limites à l’intérieur desquelles l’hôpital et l’université, auraient à s’inscrire pour développer leurs projets immobiliers : pas d’immeuble de grande hauteur où sens de la réglementation incendie, végétalisation importante, répartition des accès…

Pour le collectif « Pas ça, pas là, pas comme ça » : La construction de cette « Usine hospitalière » correspond au projet tel que le prévoit l’APHP : 20 000 personnes seront sur site quotidiennement. Si cette dernière se réjouit de pouvoir associer Hôpital (136 000 m2) et Université (88 000 m2) pour faciliter le travail des médecins-enseignants et des étudiants-stagiaires, c’est bien à une usine, plus grande et deux fois plus haute que la précédente (jusqu’à R+7). Ce nouveau bâtiment sera plus haut que tous ceux des rues mitoyennes de centre-ville. De plus, faire converger vers un seul site, situé dans un centre-ville déjà dense, la population d’un bassin de vie qui regroupera les habitants de Clichy, des 17 et 18eme arrondissements de Paris, de Saint-Ouen et des communes avoisinantes de SSD, semble vraiment déraisonnable. Les 20 000 personnes amenées à venir journellement sur le site, ne viendront pas toutes à pied et si certaines utiliseront les bicyclettes, une bonne partie viendront en voitures (un parking de 1280 places est annoncé dans le projet) et le plus grand nombre en transports en commun. Mais on nous dit que l’élargissement des voies autour du campus hospitalo-universitaire fluidifiera la circulation, même le dimanche quand il y a marché aux Puces, Marché Ottino et que l’avenue Gabriel Péri est fermée.

  • La création d’un hôpital de très grande taille pose question depuis ceux construits dans les années 1980 en termes de construction préservant l’environnement, d’accessibilités respectueuses des riverains, de qualité de l’offre de soin proposé aux usagers et aux patients, de conditions de travail des personnels hospitaliers considérant que les grosses structures perdent en efficacité, en qualité de vie au travail et sont « déshumanisantes ». De plus, dans son rapport de 2012, l’IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) écrit que « au-delà d’un certain seuil que les études disponibles situent entre 600 et 900 lits de court séjour, la grande taille présente pour un hôpital plus d’inconvénients que d’avantages. L’expérience enseigne en outre que les processus de fusion sont en eux-mêmes sources de surcoûts ou de dysfonctionnements » !

Nous exigeons donc la rénovation de Bichat et Beaujon et la création d’un nouvel Hôpital à taille humaine en Seine Saint-Denis, complémentaire à Bichat et Beaujon.

Pour mieux prendre en compte l’environnement dans les politiques de santé

Sur proposition du groupe « Communistes, insoumis et citoyens, au nom de la majorité départementale, j’ai présenté, lors de la séance du 8 février, un vœu démontrant l’impact des pollutions provoquées par les circulations aériennes et routières sur la santé des Séquano-dyonisien.nes.

Ce vœu a été voté par l’ensemble des élu-e-s de gauche du département.

Vous trouverez la présentation et le vœu ci-dessous :

L’objet de ce vœu est d’alerter sur l’urgence sanitaire et environnementale de notre territoire provoquée, en autre, par la circulation aérienne et la circulation routière, en matière de dégradation de la qualité de l’air et de nuisances sonores, impactant un nombre grandissant de Séquano-dyonsien.nes.

Concernant l’aérien, c’est même la double peine. Aux évidentes pollutions provoquées par les vols, s’ajoute l’exposition au bruit – et son augmentation constante par un trafic renforcé – dont il a été démontré qu’elle concourait à terme à une perte d’espérance de vie de 3 ans et à l’augmentation du nombre de maladie cardiovasculaire ou encore de problèmes de santé et de concentration chez les enfants. Entre les activités jours et nuits des aéroports Roissy Charles de Gaulle et l’aéroport d’affaires du Bourget, qui demeure le premier aéroport d’affaires européen, sans oublier les aéroports franciliens comme Orly ou Beauvais, c’est la santé de toute la population d’un département qui est danger.

En ce qui concerne les émissions polluantes provoquées par les circulations routières, tous les voyants sont dans le rouge. Aujourd’hui, A1, A3, A4, A86 et le périphérique traversant notre département sont clairement identifiés dans les émissions de NO2 et de particules fines. L’Etat a lui-même été condamné au sujet de la qualité de l’air.

Ce sont des questions sanitaires, environnementales mais également sociales pour les populations qui ne peuvent se loger ailleurs et qui voient leurs cadres de vie se dégrader.

Avec ce vœu, au-delà des constats, nous fixons à l’Etat des propositions et des demandes afin de préserver la santé, l’environnement et le bien-être des populations.

Voici le vœu adopté :

École inclusive : Passons de la parole aux actes

À l’occasion de la séance du conseil départemental du 8 février, lors de la discussion sur les politiques régionales de santé, notre groupe s’est adressé à Amélie Verdier, directrice générale de l’Agence régionale de Santé d’Île-de-France, au sujet du manque grave d’Accompagnant.es d’élèves en situation de handicap (AESH) dans notre département.

C’est le sens de l’intervention que j’ai prononcé et que vous trouverez ci-dessous.

Intervention d’Émilie Lecroq sur les manques et la situation des AESH

La loi du 11 février 2005, qui refondait la politique du handicap au travers « l’intégration scolaire », reconnaissait à tout enfant porteur de handicap le droit d’être inscrit dans l’école de son secteur. Depuis, ce principe a été renforcé par la loi d’orientation et de programmation de 2013. Puis encore par le plan intitulé « Une école de la république pleinement inclusive » en 2018.

Malgré ces différentes lois, la situation de l’école dans le premier et second degré en Seine-Saint-Denis est particulièrement grave en ce qui concerne le nombre d’AESH.

Au 1er septembre 2023, la dotation de la Seine-Saint-Denis en AESH était de 2145 ETP, chiffre qui a triplé en 6 ans. Si le département accompagne de plus en plus d’élèves, ceci n’est pas à la hauteur des notifications administratives, faute de personnel AESH suffisant.

Selon la MDPH, il manque 2500 accompagnant.es d’élèves pour répondre aux demandes. Par ailleurs, le manque de place dans les établissements médico-sociaux n’est pas sans conséquence. Faute de place des enfants qui devraient être en IME se retrouvent en classe ULIS, et des enfants qui auraient toutes leurs places en classe ULIS sont maintenus en classe ordinaire. Comme le rapportait une enquête de la MDPH en mars 2023, 1000 enfants étaient encore en attente d’une orientation en IME, et donc en plein décrochage scolaire du fait de leur handicap.

Une partie du problème se trouve dans un véritable manque de reconnaissance du métier d’AESH qui conduit à manque d’attractivité, menant à la pénurie que nous connaissons.

Il faut un véritable statut des AESH qui passe par : 

  • une revalorisation des traitements avec une reconnaissance de leurs fonctions en catégorie B,
  • la possibilité de passer d’un mi-temps à un plein temps en travaillant, par exemple, à des conventions avec des collectivités pour le temps périscolaire comme nous l’avons fait à Saint-Ouen
  • la mise en place de formation tout au long de la carrière
  • pérennité des lieux des heures d’accompagnements.

Ces revendications s’ajoutent à l’exigence d’un plan d’urgence pour notre département d’environ de 94 millions d’euros pour créer 2 200 places et solutions d’établissements et services pour les enfants.

Ces propositions sont nécessaires pour permettre une véritable « inclusion scolaire ».