Le congé menstruel, une première avancée

Les chiffres sont là : Près de 50% des femmes déclarent être touchées par des règles douloureuses, une endométriose ou d’autres pathologies liées aux menstruations. Ces pathologies engendrent la répétition chaque mois d’épisodes de souffrance qui se passent en silence et souvent dans l’indifférence. Ces pathologies constituent un tabou dans notre société française.

Aujourd’hui de nombreuses collectivités, en premier lieu Saint-Ouen, s’engagent dans un dispositif expérimental de soutien à l’activité professionnelle des agentes des collectivités victimes de règles incapacitantes, qui se nomme le congé menstruel. Le but : offrir aux agentes qui exercent des missions de services publics de meilleures conditions de travail sans perte de pouvoir d’achat.

La ville de Saint-Ouen a, dans ce sens, le 8 mars dernier, annoncé 3 types de mesures en faveur des femmes qui auront fait reconnaître leur pathologie auprès du médecin du travail:

  • L’aménagement du poste de travail, afin de favoriser l’alternance des stations assis/debout, de réduire les efforts physiques (port de charges, mobilités et déplacements trop fréquents), de privilégier les réunions en visioconférence.
  • L’aménagement du temps de travail par la mise en place de facilités horaires (pause plus longue et/ou plus fréquente, arrivée plus tardive le matin, départ plus tôt le soir) en aménageant la durée hebdomadaire et ou quotidienne de travail et en régulant ainsi les rythmes de travail en fonction du rythme biologique.
  • Le recours étendu au télétravail – lorsque le poste le permet – durant la période menstruelle pour limiter les déplacements et faciliter le repos en journée.
  • L’octroi d’autorisations spéciales d’absence pouvant aller jusqu’à deux jours par mois durant la période menstruelle en cas de souffrance ou pour se rendre à des rendez-vous médicaux dans le cadre de la pathologie associée.

En complément de ces mesures, la Ville s’engage en faveur de l’amélioration de l’état de santé des femmes, en créant au sein des locaux du CMS Barbusse un pôle santé de la femme, comprenant des consultations en gynécologie et une spécialisation dans le suivi de l’endométriose.

Cette expérimentation est une véritable première avancée. Elle permet tout à la fois de mettre sur la table les conditions de travail des femmes, les questions de santé et particulièrement de prévention, de dépistage et de reconnaissance de maladie trop souvent nié comme telle à l’heure actuelle.

Parce qu’améliorer les conditions de travail des femmes permet d’améliorer les conditions de travail de tous, le congé menstruel réinterroge également l’application du jour de carence remis en place par le gouvernement de Nicolas Sarkozy en 2018.

Mais si cette expérimentation du congé menstruel est un premier pas, il ne peut être le dernier.

Pour reprendre les mots d’Isabelle Rome, la ministre déléguée à l’Egalité entre les femmes et les hommes « La santé des femmes est restée longtemps taboue et ignorée »(…) « Il est impératif qu’elle ne soit plus jamais ni une source de précarité, ni un frein à la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle ».

Cette reconnaissance de situation incapacitante pour les femmes en cas de règles douloureuses doit renforcer notre volonté collective de lutter contre les discriminations à l’embauche ou dans le cadre de management dont les femmes sont déjà victimes. Ceci oblige donc à former et sensibiliser nos cadres et nos directeurs à ce sujet. C’est également une nécessité pour que l’amélioration des conditions de travail des femmes ne soit pas juste des beaux mots sur le papier.

Si plusieurs collectivités, suite à l’initiative de Saint-Ouen, ont ouvert la réflexion pour mettre en place le congés menstruel sur leur territoire (la ville de La Courneuve, de l’île saint denis, l’établissement public territorial « Plaine Commune » ou encore le département de la Seine Saint Denis), ils nous fait mettre en commun ses réflexions et expériences afin d’aboutir a un cadre législative, a l’image de ce qui s’est fait en Espagne. Ce cadre législatif est une nécessité par exemple pour faire évoluer les nomenclatures de la sécurité sociale et le code de travail afin de rendre effectif ce congé menstruel.

Cette mise en commun des expériences et réflexions peut donc être un véritable point d’appui pour les parlementaires, dont un certain nombre de notre département, qui travaillent à l’heure actuelle à l’écriture d’une proposition de projet de loi à ce sujet.

De plus, la question du congé menstruel pose à la fois une question de santé publique, de conditions de travail, de discriminations mais également d’évolution des consciences. Si nous devons y apporter notre pierre à ces évoluions, nous ne pouvons imaginer rattraper le retard que connait notre pays, par rapport à d’autres pays d’Europe, seul. D’où la nécessité de mettre en place un espace d’échange agin d’y oeuvrer collectivement

La Seine-Saint-Denis lance sa Biennale interculturelle

Un programme 100% gratuit où défilés de mode, grandes parades, concerts, expositions, projections de films, concours de cuisine, coupe du monde de foot des quartiers… seront mises à l’honneur pendant ces trois journées au travers d’événements reflétant la mosaïque d’individu·e·s, de cultures et d’histoires qui composent la Seine-Saint-Denis. Ce sera aussi l’occasion de valoriser les actrices et acteurs du territoire mais aussi de permettre aux habitantes et habitants de se rencontrer et de se célébrer. Telle est la vocation de Multitude, dont la première édition se déroulera les 30 juin, 1er et 2 juillet.

Refléter et raconter fièrement l’identité cosmopolite, multiculturelle, urbaine de la Seine-Saint-Denis. C’est la vocation de Multitude, Biennale interculturelle qui compte placer la Seine-Saint-Denis sur la carte des grands rendez-vous culturels en Europe. Sa première édition se déroulera les 30 juin, 1er et 2 juillet 2023 et sera entièrement gratuite afin de toucher un large public.

Cet évènement a été pensé comme un pont entre les différentes disciplines et les cultures de chacun·e : la mode rencontrera la danse, la randonnée rencontrera la gastronomie, les arts de rue rencontreront l’artisanat …

De nombreux partenaires du milieu associatif, culturel et sportif du territoire ont pris part à la programmation et à l’accueil de rendez-vous dans une vingtaine de villes à travers la Seine-Saint-Denis.

Tout au long des deux années qui sépareront chaque édition, un travail de co-construction sera mené avec les partenaires culturel·le·s et les habitant·e·s, par le biais par exemple d’ateliers avec les scolaires ou dans les structures sociales, car Multitude doit aussi être pensée et créée par les Séquano-Dionysien·ne·s et leur permettre de se raconter, se rencontrer et se célébrer.

Voici donc les principaux rendez-vous au programme de cette première édition.

Vendredi 30 juin

Mode : Défilés Apy Sepela
De 19h à minuit, Serre Wangari – Saint-Ouen-sur-Seine. Gratuit – Sur inscription

Samedi 1er juillet

Musique, Danse et Arts visuels : Grandes parades du Tout-Monde
Cinq cortèges, pédestres et fluviale, constitués chacun de 3 à 4 ensembles musicaux et chorégraphiques, chemineront vers le Parc de la Bergère de Bobigny. À partir de 14h et jusqu’à 19h. Gratuit, en accès libre pour les parades pédestres et sur réservation pour les parades fluviales.

Musique, Danse : Scènes Nomaades et scène Claudia
Parc de la Bergère, Bobigny. De 14h à 21h. Gratuit, en accès libre

Artisanat, Gastronomie, Animations : Pavillons des Cultures
Des associations représentatives des différentes diasporas installées sur le territoire partagent leur gastronomie, leur artisanat et/ou proposent des activités. Parc de la Bergère, Bobigny. De 12h à 21h. Gratuit, en accès libre

Musique : Concert rap
Avec nombreux grands noms du rap établis ou émergents. Parc de la Bergère, Bobigny. De 18h à minuit.Gratuit, en accès libre

Dimanche 2 juillet

Découverte : Balades multiculturelles
LE MATIN : sept parcours de randonnées inédits, entre 3 et 7 km, au départ des villes de : Saint-Denis, Aubervilliers, Epinay, L’Île-Saint-Denis, Saint-Ouen, La Courneuve

Gastronomie : La plus grande table du monde
Entre Saint-Denis et Saint-Ouen, de 11h30 à 16h30. Gratuit, participation libre, moyennant votre meilleur plat, dessert, gouter ou boisson…

Gastronomie toujours : Championnat du Monde des Cuisines du Monde
2e édition. Serre Wangari, Saint-Ouen. À partir de 12h et jusqu’à 16h. Gratuit, en accès libre

Sport : Coupe du monde des quartiers
Stade Vélodrome d’Aulnay-sous-Bois. Avec la participation des équipes des villes de Aulnay / Stains / Aubervilliers / Noisy-le-Grand / Épinay-sur-Seine / Clichy Montfermeil / Pantin / Villetaneuse. De 10h à 19h. Gratuit, accès libre pour les spectateur·rices.

La suite et tout le détail du programme c’est par ici !

Les voiries départementales font peau neuve à Saint-Ouen

Le 23 mars s’est tenue une réunion pour présenter aux Audoniennes et aux Audoniens le plan Saint-Ouen, ville cyclable avec les projets pour l’avenue Michelet, le boulevard Victor Hugo et les quais de Seine.

Cette action, menée par le département, a pour but de travailler à la diversité des usages en mettant en place des espaces plus sécurisés pour les vélos et les piétons. Au travers de l’implantation et de revêtements clairs sur les trottoirs et les pistes cyclables, l’objectif est également de lutter contre les îlots de chaleurs.

S’il nous faudra poursuivre ce travail en lien avec Paris pour les portes qui nous sont communes, cet investissement de 20 millions € permet la création de 10 km de piste de cyclables et œuvrer à l’harmonisation des parcours comme ce sera le cas sur la RD1 qui verra les travaux proches du village olympique se prolonger au-delà du Syctom comme exigé de longue date par les habitant-e-s.

⬇️⬇️ Vous trouverez ci-dessous le document de présentation ⬇️⬇️

de ces aménagements ainsi que le calendrier des travaux

En finir avec les féminicides !

Les féminicides et les violences faites aux femmes augmentent partout dans le monde. Un constat dressé par l’Observatoire des violences faites aux femmes. Pour lutter contre ce fléau, la justice française s’organise et ses dispositifs de protection s’améliorent.

Après Flora à Bondy et Valéria à Sevran, Assia est la troisième victime de féminicide enregistrée en Seine-Saint-Denis en 2023. Le 21 mars, c’est à Montreuil où elle habitait qu’une marche silencieuse a eu lieu. C’est ainsi que l’Observatoire départemental des violences faites aux femmes (ODVF) a, depuis 2005, choisi de rendre hommage à toutes les femmes assassinées par leur mari, conjoint, ex-petit-ami violents.
En 2022, en France, 124 femmes ont été tuées par leur époux, concubin ou partenaire. Les violences faites aux femmes augmentent partout dans le monde. La responsable de l’ODVF, Ernestine Ronai cite « le Mexique où 10 femmes sont tuées chaque jour. Le pays le plus dangereux pour les femmes. En Ukraine, les femmes ukrainiennes sont violées par les soldats russes.. L’Afrique du Sud où les féminicides ont augmenté de 52% en 2022. »
Bintou Founé Samaké Bouaré, présidente de l’association Women in law & developpement in Africa et ex-ministre aux Droits des femmes du Mali rend compte de cette effroyable situation : « Au Mali, la protection des femmes et des filles n’existe plus. 45% des femmes âgées de 15 à 49 ans ont subi des violences physiques, sexuelles et conjugales. La prévalence de l’excision atteint 83%. Elle est pratiquée au vu et au su de tout le monde. 69% d’entre elles n’ont jamais cherché d’aide et seules 19% en ont parlé à une personne. Parler des violences c’est comme si elles avaient trahi un secret, comme si elles avaient mis les problèmes de la famille sur la place publique. Il y a un proverbe qui dit chez nous : « la femme qui a subi des violences conjugales, ses enfants seront bénis. »
Pour ces femmes victimes, 14 centres de prise en charge holistique « One stop center » ont été mis en place avec l’aide des Nations Unies au Mali. Au dernier trimestre 2022, ces pôles de protection ont enregistré 4135 incidents. « Si nous avons des infirmières, des médecins, des psychologues- le maillon justice est le plus faible. Malgré la mise en place de la structure Commission vérité justice et réconciliation, les victimes de violences sexuelles liées au conflit au Mali n’ont eu aucun accès à la justice depuis 2012. Aucune audience n’a eu lieu ».

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En France, la justice se réorganise

Pour améliorer la prise en charge pénale, le président du tribunal de Bobigny travaille actuellement avec le procureur de la République sur le projet de création d’une filière pour traiter les violences conjugales. L’objectif : disposer à la fois d’un pool de magistrats (juge correctionnel, juge aux affaires familiales, juges de l’application des peines, juge des enfants) et d’un pool d’assistants à leurs côtés pour traiter en priorité les violences faites aux femmes et au sein du couple : « Il faut que lorsque le juge aux affaires familiales intervient, il sache ce qui se passe dans le dossier du juge pour enfants Quand le juge correctionnel intervient, il sache ce qui se passe dans le dossier du juge aux affaires familiales explique Peimane Ghaleh Marzban. Nous passons d’une logique de dossier à une logique de personne ».
Au cours de l’année 2023, le tribunal de Bobigny va bénéficier de dix juristes assistants. Quatre d’entre eux seront mobilisés pour traiter prioritairement des violences faites aux femmes et au sein du couple. « L’enjeu dans un tribunal comme celui de Bobigny, c’est que l’information entre ces différents juges puisse circuler en temps réel. Je veux que toutes et tous soient convaincu.e.s de notre mobilisation pour lutter contre ce fléau. »

L’ordonnance de protection s’améliore

Un dispositif permet aux femmes, d’être rapidement protégées avec leurs enfants sans avoir à porter plainte. L’ordonnance de protection interdit notamment aux hommes violents d’entrer en contact avec elles.
En Seine-Saint-Denis, où un protocole entre les différents partenaires, a permis d’accorder des ordonnances de protection dès novembre 2010, le nombre d’ordonnance de protection a augmenté de 67%, avec 186 ordonnances de protection accordées sur 276 demandées. Et dans 92% des cas, le juge des affaires familiales attribue exclusivement l’autorité parentale à la mère. « L’ordonnance de protection est la première marche de la protection des femmes victimes de violences. Pourtant elle n’est pas assez utilisée » regrette Ernestine Ronai. « Il faut que les avocats la demande davantage » insiste-t-elle.
Le gouvernement travaille de son côté à améliorer ce dispositif. Le juge des affaires familiales pourra bientôt délivrer en 24 heures (de manière dérogatoire) une ordonnance de protection même en l’absence du concubin/conjoint mis en cause. Le juge pourra accorder une aide financière pouvant atteindre 5000 euros sous forme de prêt ou de don à la victime. L’auteur des violences devra alors rembourser ce prêt. L’objectif de cette nouvelle loi : agir vite pour protéger la victime en l’aidant à quitter le domicile.

21 ÈME RENCONTRES DE L’OBSERVATOIRE DES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Expression contre la réforme des retraites lors du conseil municipal du 6 février

Lors du dernier conseil municipal, plusieurs personnalités ont pu prendre la réforme pour dénoncer la réforme des retraites Borne/Macron.

⬇️⬇️ Vous trouverez ces prises de paroles dans la vidéo ci-dessous ⬇️⬇️

⬇️⬇️ Vous trouverez ci-dessous le texte de mon intervention ⬇️⬇️


Monsieur le Maire,
Cher-e-s collègues,

Alors que le présent est déjà marqué par l’inflation et la hausse des prix de l’énergie, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre une nouvelle réforme des retraites. Hors de toutes logiques de modernité, et dans une période déjà lourde d’inquiétudes, celui-ci fait le choix de reporter l’âge légal à 64 ans et d’accélérer l’augmentation de la durée de cotisation hypothéquant de fait l’avenir de bon nombre de nos concitoyen-ne-s. Cette réforme est injuste et brutale.

Injuste car le principe même du recul n’est pas acceptable. Il n’est pas nécessaire financièrement en l’état actuel et il est contraire au progrès social qui doit accompagner le progrès scientifique et technologique. L’heure est au partage du travail et certainement pas au prolongement d’une forme d’asservissement. Contrairement à ce qu’il voudrait nous faire croire, notre système de retraites n’est pas au bord de la faillite, il est même aujourd’hui excédentaire. Le Conseil d’Orientation des Retraites indique même, que la part des dépenses de retraite dans le PIB serait stable voir en diminution jusqu’en 2070. On pourrait même ajouter à cette indication que, loin des discours que l’on entend à droite, le Produit Intérieur Brut a été multiplié par 6 depuis le vote de la retraite à 60 ans, en 1981, et a permis l’allongement de la durée de vie de l’ensemble de la population.

Brutale parce qu’elle va frapper d’abord celles et ceux qui ont commencé à travailler tôt, sur des métiers plus durs, notamment les femmes aux parcours hachés. Brutale car si l’argument est connu, « on vit plus longtemps, on travaille plus longtemps », même répété en boucle, celui-ci ne résiste pas au fait. L’emploi des séniors représente bien le principal écueil de cette réforme. Difficile de faire travailler plus longtemps des personnes que l’on met au chômage.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, reconnaissait lui-même en 2019 : « Tant qu’on n’a pas réglé le problème du chômage dans notre pays, franchement ça serait assez hypocrite de décaler l’âge légal. Quand aujourd’hui on est peu qualifié, quand on vit dans une région en difficulté industrielle, quand on est soi-même en difficulté, qu’on a une carrière fracturée, bon courage déjà pour arriver à 62 ans ! C’est ça la réalité de notre pays ».
Il semble cependant que les constats d’hier ne valent plus quand il s’agit de pousser l’exploitation toujours plus loin.
De plus, cette réforme aura surtout pour conséquence d’allonger la période de précarité de celles et ceux qui, avant d’arriver à la retraite ne sont plus en emploi et passent par la case chômage, RSA, invalidité ou encore allocation de solidarité spécifique. Cela concerne 4 personnes sur 10, et particulièrement les ouvrier-ères et les employé.es. Le premier résultat du recul de l’âge de départ à la retraite sera donc une nouvelle augmentation des dépenses sociales.
Les habitant.es de notre ville, de notre département paieront le prix fort de cette réforme. Pourtant nombre d’entre eux occupent les métiers dits « de première et de seconde lignes » : caissières, infirmières, auxiliaires de vie, livreurs ou encore manutentionnaires qu’hier encore nous applaudissions.
D’autres solutions existent pour préserver le système de retraite par répartition et revenir pour commencer à la retraite à 60 ans. De meilleurs salaires, une augmentation de la cotisation vieillesse, la lutte contre les paradis fiscaux, la taxation des superprofits, la luttes contre le chômage sont autant de solutions. Mais, une nouvelle fois, le gouvernement préfère faire le choix politique de réaliser des économies sur le dos des plus modestes et affirme l’idée que nous ne serions utile qu’à travailler toujours plus.
Une telle affirmation c’est oublié la place des retraités dans la vie associative et citoyenne de notre ville, pour l’aide au devoir, pour les gardes d’enfants, pour développer des projets innovants pour notre territoire.
Pour toutes ces raisons, j’invite l’ensemble des élus de notre conseil municipal à voter ce vœu.
Comme près de 70% de la population du pays et plus encore de notre ville refusons cette réforme et exigeons ensemble la voie démocratique pour cela.
L’aspiration au bonheur après une vie de travail, exprimée par plus de deux millions de manifestants lors des journée de mobilisation intersyndicale, ne peut être ignorée. Cela viendrait une nouvelle fois mettre à mal la confiance des Français.es dans leurs institutions et dans celles et ceux qui les représentent. Emmanuel Macron et le gouvernement doivent battre en retraite.

Prêts d’ordinateurs aux collégien·ne·s : une démarche utile et durable

Sur proposition des élu-e-s du groupe « Communistes, insoumis et citoyens », le conseil département de la Seine-Saint-Denis prête des ordinateurs reconditionnés à des collégien·ne·s.

Lutter contre la fracture numérique aux côtés des familles et donner une deuxième vie au matériel informatique, tels sont les objectifs de l’opération de prêt d’ordinateurs reconditionnés aux collégien·ne·s de Seine-Saint-Denis lancée au collège Raymond-Poincaré à La Courneuve et dans 9 autres établissements de Seine-Saint-Denis. Nos 130 collèges en bénéficieront, à raison de 15 terminaux par établissement.

Avoir un ordinateur est devenu indispensable pour les collégiennes et les collégiens, que ce soit dans leurs apprentissages mais aussi pour le suivi de leur scolarité par leurs parents. C’est pourquoi le Département agit pour réduire les inégalités liées à l’accès à un équipement informatique.

En plus du soutien essentiel du « chèque réussite » de 200€ proposé aux élèves de 6ème et qui permet à leur famille de s’équiper, le Département expérimente cette année un nouveau dispositif de prêts d’ordinateurs dans plusieurs établissements, comme au collège Raymond Poincaré à La Courneuve. Nous nous y sommes rendu·e·s ce jeudi avec Zaïnaba Saïd Anzum et Stéphane Troussel, pour remettre une dizaine d’ordinateurs à des collégien·ne·s qui n’en disposaient pas.

Récupérés dans des établissements où ils ne servaient plus, ces ordinateurs ont été confiés dans un premier temps à des étudiant·e·s des filières professionnelles de l’environnement au Lycée Jean-Pierre Timbaud à Aubervilliers, afin qu’elles et ils remettent à neuf ce matériel tout en se formant au reconditionnement d’équipements numériques. Un engagement pour améliorer le recyclage et pour la transition écologique

A cette occasion, les étudiant·e·s ont ainsi pu expliquer aux collégien·ne·s comment utiliser ce matériel que le Département leur confie jusqu’à leur départ du collège !

Stop galère: Stop à la privatisation des transports en commun !

Le 2 janvier 2023, nous étions 250 élu-e-s: Maires, Conseillers régionaux, départementaux et Parlementaires a adresser une lettre ouverte à la Première Ministre. Ensemble, pour demander l’arrêt de la privatisation des transports publics d’Ile-de-France.

En effet depuis septembre, les transports en commun semblent être dans une impasse sans précédent en Île-de-France. Les cadences ont été divisées par deux, les rames et les bus sont bondés, et pour couronner le tout le prix de l’abonnement a fortement augmenté.

Face à cette crise qui impacte le quotidien de milliers de personnes, en particulier en banlieue, Valérie Pécresse, la Présidente de Région, a fait le choix d’ajouter à l’inquiétude en lançant à marche forcée la privatisation. Les bus d’abord, dès 2025, alors que rien ne l’oblige à le faire au niveau européen, puis les métros et les RER.

Pour informer de la campagne « stop galère », nous avons tenu une réunion le 9 janvier dernier à la Courneuve en présence du maire, du président du conseil départemental, d’élu-e-s régionaux des différents groupes de gauche, de syndicalistes et d’usagers

Face à une telle situation, il y a urgence à surseoir ce qui dégrade d’ores et déjà les conditions de transports des usagères et usagers et qui brade les conditions de travail des salarié-es

De plus, nous l’affirmons haut et fort : Ile-de-France Mobilités, chef d’orchestre de ce grand saut dans le moins disant social et sa Présidente Valérie Pécresse, n’ont pas les moyens de financer la privatisation. Sauf à sacrifier l’entretien du réseau existant ou à augmenter à nouveau les titres de transports !

Il y a quelques jours, le ministre des transports C. Beaune a lui-même reconnu qu’il fallait éviter le chaos pour l’accueil des Jeux Olympiques et Paralympiques en 2024. Il faut maintenant que Valérie Pécresse l’entende !

Que ce soit pour l’énergie ou les autoroutes, les exemples passés nous montrent clairement que l’ouverture à la concurrence n’a jamais fait baisser les prix et amélioré la qualité de service. La seule façon d’avoir un service public de qualité en matière de transports en commun c’est d’y mettre les moyens, pas de le brader en choisissant l’opérateur le moins cher.

Avec toutes les forces de gauche du Conseil régional, du conseil départemental de Seine-Saint-Denis, avec les huit fédérations du PCF d’Ile-de-France, aux côtés des syndicats des agents des transports et des salariés, aux côtés des usagers, nous refusons cette fuite en avant.

Parce que la réalité quotidienne des transports franciliens est devenue insupportable, avec les 50 000 signataires de la pétition STOP GALERE, nous renforçons la pression. Pour cela, nous demandons audience à la Première Ministre et poursuivons notre action.

Pour participer avec nous à cette mobilisation, vous pouvez d’ores et déjà signer la pétition https://stopgalere.fr

Avec cette pétition, nous exigeons:

✅ Un retour effectif de l’offre de transports à 100 %

💰 Le déploiement de nouvelles ressources de financement avec un soutien accru de l’Etat

❌ L’abandon de la privatisation des lignes exploitées par la RATP et la

SNCF.

Notre mobilisation continue ✊🏻

Pour signer vous aussi la pétition #StopGalere👉https://stopgalere.fr

Les lauréats du budget participatif départemental  !

Cris de victoires, effusion de joie, embrassades… Vendredi 2 décembre, dans la salle des séances de l’hôtel du Département, les convives n’ont pas célébré un succès de l’équipe de France de foot en Coupe du monde mais les 106 lauréat·e·s du premier budget participatif du Département. Après plusieurs mois de mobilisation, cette cérémonie de clôture placée sous le signe de l’émotion a permis de connaître les projets qui vont permettre d’améliorer le cadre de vie des habitants des 21 cantons de la Seine Saint-Denis.

Pour cette première édition du budget participatif, 7400 séquano-dionysien-ne-s ont pris part au vote. 7400 habitant-e-s de Seine-Saint-Denis ont pu ainsi, dans une plus grande proximité, s’impliquer davantage dans la vie démocratique, mieux connaître l’institution conseil départemental, ses responsabilités, ses compétences et voir par elles/eux mêmes comment l’action publique se met en œuvre.

Pour ce budget participatif, pour lequel 3 millions d’euros, répartis par cantons, ont été consacrés, 576 idées ont été proposées lors des quelque 60 réunions publiques et ateliers organisés dans les cantons et les lieux d’accueil départementaux. Après étude de faisabilité par les services dédiés, 181 ont été soumis au vote, lequel était ouvert à toutes et tous dès 11 ans et sans condition de nationalité. Notons que les projets non retenus serviront à nourrir la réflexion du département sur différentes actions à mener.

Ceux qui ont été sélectionnés seront réalisés à partir de 2023. La mobilisation aura duré plusieurs mois : de mars à mai, les projets ont été déposés, puis, de mai à septembre, analysés par les services du Département. De septembre à octobre a eu lieu la phase de vote. 

D’après les chiffres communiqués, si 60 % des projets ont été déposés par des citoyens à titre individuel, 10 % d’entre eux ont moins de 15 ans. Bobigny (52), Saint-Ouen (49) et Livry-Gargan (44) composent quant à elles le podium des villes ayant recueilli le plus de projets. Lesquels brillent par leur diversité : plus du tiers (34 %) portent sur l’amélioration du cadre de vie (entretenir et rénover les espaces publics, contribuer à l’embellissement des bâtiments départementaux, etc.) et environ 20 % ont trait aux mobilités (mieux partager l’espace public, notamment autour des routes départementales, développer le vélo et la marche à pied par des aménagements). Mais la nature et l’écologie (végétaliser l’espace public, œuvrer pour la préservation de la biodiversité du territoire, promouvoir un mode de vie plus éco-responsable axé sur le recyclage, la production d’énergies renouvelables, etc.), les sports et les loisirs (plus d’équipements et de terrains de sport dans l’espace public, création d’aires de jeux inclusives à destination des enfants et des jeunes), la culture et le patrimoine, les solidarités et l’inclusion ne sont pas en reste et ont suscité également un fort intérêt des participants.

Pour connaître tous les projets retenus : https://seinesaintdenis.fr/Budget-participatif-2022-106-projets-laureats

Intervention lors du vote du budget 2023 au conseil départemental

Vous trouverez, avec la vidéo ci-dessous, mon intervention au conseil départemental concernant le budget 2023.

Nous affirmons nos politiques de solidarité avec un plan pour le pouvoir d’achat de plus de 46 Millions d’€. Sans aide de l’Etat, et pour faire face à l’inflation des prix de l’alimentation et l’explosion des prix de l’énergie, nous renforçons nos politiques de solidarité.

De même, nous travaillons à la mise en place d’un dispositif pour faire de la Seine-Saint-Denis un territoire zéro-non recours. L’objectif est d’épauler les habitant-e-s de notre département, et particulièrement les jeunes, pour les informer sur leurs droits et les accompagner administrativement pour les obtenir.

Enfin, nous faisons le choix de lier concrètement « fin du monde et fin du mois » avec un chèque alimentaire durable. Trop d’étudiant-e-s sont dans l’obligations de faire appellent aux associations d’aides alimentaires pour survivre. Chef de file de l’action sociale, nous faisons le choix de prendre notre part sur ce sujet et de mettre à l’étude la mise en place d’un tel chèque.

« Sous plan », un film sur le cyberharcèlement et la prostitution des mineur-e-s réalisé par des lycén-ne-s d’Epinay-sur-Seine

Vendredi 18 novembre j’ai assisté à l’avant première du court métrage « sous plan ». « Sous plan » est un projet de lycéen-ne-s d’Epinay-sur-Seine de 2 ans pour alerter sur les questions de cyber-harcèlement et sur la prostitution des mineurs. C’est une véritable prouesse qu’ont réalisés ces jeunes et leurs professeurs accompagnés par l’association « je suis l’autre » et parrainé par Camille Cottin pour cette production juste et réaliste. Le sujet de la prostitution des mineur.e.s n’est pas un sujet simple et il ne peut être traité avec simplisme.

Capture d’écran du court-métrage Plan Sous

Selon une étude menée en novembre 2021 par l’observatoire des violences faites aux femmes, 99 % des mineurs victimes de prostitution ont d’abord été victimes de violences avant l’entrée dans la prostitution.

Qu’ils s’agissent de violences sexuelles au sein ou non de la famille, de tentative ou de viol, de violence intra-familiale ou conjugale… on s’aperçoit que c’est bien un processus de violence qui conduit à la prostitution des mineurs.

Ces violences sont d’autant plus importantes qu’elles sont très peu reconnues par la justice. Ainsi, avant l’entrée en prostitution, parmi les mineures ayant signalé à la justice ou aux forces de l’ordre les violences subies, seule 1 sur 5 a vu le ou les auteurs des violences condamnés. Et seulement 1 cas sur 10, les auteurs de violences au sein de la famille sont condamnés. Pour ce qui concerne les violences conjugales, sur 1/3 des femmes qui les dénoncent à la justice, seulement 1 cas sur 2 donne lieu à une condamnation et/ou décision de protection (ordonnance de protection).

A cette situation de violence physique, nous pourrions ajouter un parcours de violences et d’échec scolaire.

Toujours selon l’étude de l’observatoire des violences faites aux femmes, 6 filles sur 10 sont ou ont été déscolarisées avant ou au moment de l’entrée dans la prostitution. Et 4 mineures sur 10 ont subi du harcèlement scolaire, de cyber harcèlement.

Ainsi ces femmes sont toutes majoritairement en situation de vulnérabilité au moment d’entrer dans la prostitution.

On le voit la prostitution ne résulte pas d’un choix éclairé. Aucune mineure ne « se livre », avec toute la connotation volontaire que ce mot peut avoir, à la prostitution. La prostitution est un acte qui résulte des rapports de domination, très majoritairement, des hommes sur les femmes qui traversent notre société. La prostitution est, avant tout, un acte d’appropriation du corps des femmes par les hommes qui s’inscrit complètement dans la logique patriarcale.

Je le dis volontairement dès le début de mon propos car au même titre que le problème relève d’un modèle de société de violences et dont les femmes, et particulièrement les jeunes femmes, sont les premières victimes, la réponse doit être à la même hauteur.

La prostitution des mineures n’est pas un fait marginal. 6 000 à 10 000 mineures se retrouveraient en situation de prostitution en France, principalement des femmes de 13 à 16 ans. Et 89 % de ces femmes veulent sortir de la prostitution.

Ce modèle de société on le voit à travers l’utilisation des réseaux sociaux Il y a naturellement l’utilisation de Snapochat ou d’instagram, outil privilégié de repérage des victimes par les proxénètes tout comme pour la mise en relation avec les clients prostitueurs. Mais il me semble essentiel également d’évoquer l’explosion de l’utilisation de la plateforme OnlyFans en 2020. Cette plateforme payante permet la publication par les abonnées de photo et vidéo érotiques. Ce type de plateforme inscrit une fois de plus l’idée qu’il est normal de payer pour avoir accès au corps des femmes. Le corps des femmes est une marchandise qu’on achète.

Cela participe à la dévalorisation et à l’humiliation de la femme, technique si régulièrement utilisé par les agresseurs eux même pour amener à la prostitution.

Loin de cette prise de conscience, nous assistons aujourd’hui dans la société à une inversion de la culpabilisation. Faisant reposer la faute sur les femmes, sur les victimes. C’est le concept ainsi de Michetonnage qui s’instaure avec comme principe « C’est ton comportement qui me pousse à réagir comme ça ». Il faut dénoncer ce concept et la peur qu’il engendre chez les victimes pour qu’elles ne parlent pas.

La prostitution des mineures n’est pas un simple fait de société. C’est un phénomène de société complexe qu’il nous faut étudier et analyser afin de mieux le prévenir.

C’est dans ce sens que l’observatoire des violences faites aux femmes avec le soutien du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis, a produit 3 études sur ce sujet. Une en 2019, en 2020 et en 2021. Avec ces études l’objectif était clair : « Mieux comprendre pour mieux protéger » ; identifier les facteurs de risques prostitutionnels pour mieux prévenir.

Ces études ont également permis de produire à l’usage des professionnel.les un guide intitulé «  La prostitution est une violence. Les jeunes sont en danger, vous pouvez agir ». Ce guide continue à être diffusé dans le département auprès des agents de l’aide sociale à l’enfance, d’autres professionnelles et des familles pour sensibiliser à ce sujet.

Des journées de sensibilisations ont eu lieu comme celle de novembre dernier à l’occasion de la 17e Rencontre Femmes du Monde en Seine-Saint-Senis ; et d’autres sont déjà programmées comme celle par exemple du 22 novembre prochain en lien avec le centre Hubertine Auclert.

Afin de nous adresser directement aux jeunes sur ce sujet un outil, à l’image du violentomètre, est en cours de création en ce moment.

Et parce qu’en plus de prévenir, il faut également accompagner pour sortir ces jeunes femmes de la prostitution, le Conseil départemental participe également au financement de LAO, le lieu d’accueil et d’Orientation, qui se situe à Bagnolet et qui accueille les mineures victimes de prostitution.

On le voit, cette question de la prostitution des mineures est intimement liée à la vision qu’à la société de la place de la femme. Il nous faut créer les conditions d’une véritable révolution culturelle reposant sur l’égalité de l’ensemble des êtres pour éteindre durablement ce fléau. Comme le disait Léonard de Vinci « il n’est pas point de repos sans égalité » alors continuons !

Retrouvez les articles concernant ce film ci-dessous

https://www.leparisien.fr/seine-saint-denis-93/prostitution-des-mineurs-dans-un-court-metrage-choc-des-lyceens-donnent-la-replique-a-camille-cottin-21-11-2022-ENDHV625H5AGFBETWDCH6EP53M.php?fbclid=IwAR2cJC4P6eDPKlVhwNf8rIyCLSa2MUKSTY1A4BaQOpGslRr7y1rSmUjIQa0